Le 11 novembre est la date de l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale. Ce conflit a permis à nos ascendants de se montrer fiers d’être des citoyens français à part entière. Peut-il en être de même pour nous un siècle plus tard ?
Sommes-nous fiers d’être Français, au point de partir combattre en Europe si besoin était, pour défendre la patrie en danger ? Nos arrières grands-pères ou nos grand-pères ne se posaient pas la question. Ils sont partis en masse, près de 9 000, le dixième de la population masculine. Ce sont les mêmes proportions pour la Guadeloupe.
Le sacrifice de nos ascendants était assumé. Ils témoignaient ainsi de leur amour de la France en revendiquant l’égalité des droits civiques, dont le droit d’être soldat. La demande d’assimilation à la mère-patrie, selon le vocabulaire de l’époque, prenait son plein effet. Cette doctrine propagée par les républicains durant les derniers temps de l’esclavagisme consistait à réclamer l’égalité de traitement entre citoyens de tout le pays. Victor Schoelcher parlait, dès 1844, de la transformation des colonies en départements.
Un siècle plus tard, une telle mobilisation semble inconcevable. Pas plus que nos jeunes hommes et femmes, les jeunes de France et d’Allemagne ne sont prêts à s’entretuer. L’heure n’est plus à la guerre entre les deux pays, comme en 1870, en 1914 et en 1939. Encore moins à la guerre mondiale.
Et outre, la Martinique a considérablement changé en un siècle. Territoire pauvre en 1914, elle connaît un essor relatif durant la Première Guerre mondiale du fait de sa vocation de productrice de sucre et de rhum. La demande de ces denrées alimentaires sur le front de guerre provoque une certaine rationalisation de l’industrie cannière. La structure sociale du monde rural s’en trouve modifiée. Les plantations et les usines se restructurent. Les syndicats ouvriers apparaissent.
Cette époque génère des mutations sociologiques dont les effets sont encore palpables de nos jours. Il s’agit notamment du long processus de sortie de la misère, parallèle au long processus de rapprochement avec la France. Un siècle après la ratification de notre appartenance à l’ensemble français, celle-ci n’est remise en cause par personne, dans les faits, en dépit de certains discours. Toutefois, notre place dans cet "archipel France", pour paraphraser le chef de l’Etat, est-elle pour autant bien définie et assumée sur les deux rives de l’Atlantique ? Il est permis de s’interroger.
Le sacrifice de nos ascendants était assumé. Ils témoignaient ainsi de leur amour de la France en revendiquant l’égalité des droits civiques, dont le droit d’être soldat. La demande d’assimilation à la mère-patrie, selon le vocabulaire de l’époque, prenait son plein effet. Cette doctrine propagée par les républicains durant les derniers temps de l’esclavagisme consistait à réclamer l’égalité de traitement entre citoyens de tout le pays. Victor Schoelcher parlait, dès 1844, de la transformation des colonies en départements.
Un siècle plus tard, une telle mobilisation semble inconcevable. Pas plus que nos jeunes hommes et femmes, les jeunes de France et d’Allemagne ne sont prêts à s’entretuer. L’heure n’est plus à la guerre entre les deux pays, comme en 1870, en 1914 et en 1939. Encore moins à la guerre mondiale.
La Martinique d’aujourd’hui n’est pas celle de 1918
Et outre, la Martinique a considérablement changé en un siècle. Territoire pauvre en 1914, elle connaît un essor relatif durant la Première Guerre mondiale du fait de sa vocation de productrice de sucre et de rhum. La demande de ces denrées alimentaires sur le front de guerre provoque une certaine rationalisation de l’industrie cannière. La structure sociale du monde rural s’en trouve modifiée. Les plantations et les usines se restructurent. Les syndicats ouvriers apparaissent.
Cette époque génère des mutations sociologiques dont les effets sont encore palpables de nos jours. Il s’agit notamment du long processus de sortie de la misère, parallèle au long processus de rapprochement avec la France. Un siècle après la ratification de notre appartenance à l’ensemble français, celle-ci n’est remise en cause par personne, dans les faits, en dépit de certains discours. Toutefois, notre place dans cet "archipel France", pour paraphraser le chef de l’Etat, est-elle pour autant bien définie et assumée sur les deux rives de l’Atlantique ? Il est permis de s’interroger.