Le président Macron a séduit nos élus

Edouard Philippe et les élus martiniquais lors de sa visite (4 novembre 2017)
A quoi servent nos leaders politiques ? La question se pose, face à leur silence quant aux options du président pour le développement de l’outre-mer.
Contrairement à une illusion d’optique bien répandue, nos élus politiques, toutes chapelles confondues, sont beaucoup plus macronistes qu’ils ne veuillent le dire. Il n’est que de voir l’accueil poli réservé au Premier ministre, samedi dernier. Aucun discours de rupture, aucune manifestation d’hostilité, nul défilé de protestation dans les rues de Fort-de-France. Edouard Philippe a désarmé ses éventuels opposants locaux.
Et il n’y a pas eu davantage de réactions de méfiance ou de perplexité à l’occasion du lancement des Assises des outre-mer en Guyane par le président de la République. Son discours replaçant l’Etat et sa puissance au centre de la problématique du développement n’a suscité aucune critique ici.

Les deux grands blocs de notre paysage politique semblent s’accommoder de la politique du président et de son gouvernement. Les autonomistes, ou ceux qui font semblant de l’être, jouent les pragmatiques. Aucun des 4 parlementaires EPMN ne s’est clairement démarqué des orientations générales de l’exécutif. Aucun ne remet en cause son projet pour le développement de l’outre-mer.
Les indépendantistes, ou ceux qui font semblant de l’être, sont anesthésiés par le vaccin macroniste. Normal, ils n’ont pas de programme de rechange en magasin, ni de projet de société en rayon. Leurs leaders sont bien trop obnubilés par la gestion de la CTM pour avoir le temps de réfléchir à autre chose que la maîtrise du budget.

Hormis un vague objectif politique lointain, autonomie ou indépendance, rien de bien concret à attendre des états-majors ni des leaders se réclamant de ces options. Ne parlons pas de la droite, qui n’a jamais eu d’autre projet que celui de rester français. Un peu court.

Nos partis politiques construits dans l’opposition, transformés en machines électorales puis reconvertis en vivier de gestionnaires des collectivités locales ont perdu leur substance. Et le techno-président l’a bien compris, qui peut imprimer sa marque sans désemparer. Tous macronistes, on vous dit !