Présidentielle : les candidats en panne d’idées sur l’Outre-mer

Benoît Hamon, François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron
Si vous avez du temps libre, ou si vous souhaitez voter en toute connaissance de cause le 23 avril prochain pour choisir le président de la République, un bon conseil : lisez les programmes des candidats. Et notamment le volet concernant l’Outre-mer. Plutôt décevant.
Défiscalisation des investissements, aide aux producteurs de bananes, valorisation de l’économie de la mer, aide à la continuité territoriale et à la mobilité entre l’outre-mer et l’hexagone, renforcement du rôle de l’État en matière de sécurité. Stop ! La liste est longue des propositions des candidats à l’élection présidentielle pour ce qui concerne l’Outre-mer. Et je peux continuer. Tous les programmes comportent des envolées lyriques ou technocratiques sur le chômage astronomique, la fuite de la jeunesse vers d’autres horizons, l’importance prise par la délinquance, entre autres thèmes.
 
Pas un candidat qui n’ait prévu un volet ou un chapitre consacré à nos territoires. Comme si c’était un exercice obligé de mettre en exergue les soi-disant spécificités de nos communautés. A se demander s’il y a une France là-bas et une France ici. Il est clair que les candidats, quelque soit leur bord politique, ont tous la même vision du développement de nos territoires éparpillés sur trois océans. Une vision en forme de constat d’échec des politiques publiques menées depuis plusieurs décennies. Et par conséquent, ces candidats ont tous des solutions identiques, visant à corriger les effets néfastes de cet échec.
 
Pas un prétendant à la direction du pays qui ne cite les collectivités d’Outre-mer comme exemple à suivre. Tous mettent en avant ce qui leur semble être nos caractéristiques principales : misère, sous-équipement, mal-développement, gaspillage de l’argent public, dépendance alimentaire, dépendance énergétique, explosion de la délinquance, immigration non maîtrisée, poids des monopoles, absence de perspectives pour la jeunesse.
 
Dans les programmes des candidats à la présidence, l’Outre-mer constitue un ensemble plus ou moins cohérent de territoires et de personnes vivant en marge du reste de la république. Et cela, depuis plusieurs décennies. Finalement, et s’ils avaient raison ?