Présidentielle : la gauche va-t-elle gagner en Martinique ?

Le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon le 12 mars 2017 à Fort-de-France
Les pronostics vont bon train pour déterminer le vainqueur de l’élection présidentielle. En Martinique, la question se pose de savoir si la gauche sera en mesure de devancer la droite, comme cela a été le cas à chaque fois depuis 1988.
Le candidat de gauche va-t-il l’emporter en Martinique? Le jeu des pronostics est trop hasardeux pour imaginer la maquette du second tour. Il n’est pas du tout certain que, comme d’habitude sous la Cinquième République, la finale oppose le candidat de la gauche unie au candidat de la droite unie. Non seulement parce que la gauche est éparpillée entre candidats, mais aussi parce que le candidat de la droite est en proie à un cauchemar judiciaire.

Sur le plan local, le candidat socialiste n’est soutenu que du bout des lèvres par les militants de sa fédération et par ses alliés du PPM. Benoît Hamon n’a obtenu que 4 parrainages en Martinique sur les 42 recueillis, tous venant de dirigeants du PPM, mais aucun des élus socialistes. Incroyable ! Bien sûr, le parrainage n’est qu’un élément de la campagne. Surtout que le PPM avait autorisé ses élus à parrainer trois autres candidats hormis Hamon : la candidate de droite Rama Yade, au nom de la proximité culturelle ; la candidate d’extrême-gauche Nathalie Arthaud, au nom de la diversité idéologique ; et puis, Emmanuel Macron, au nom de la diversité tout court. A moins qu’il ne s’agisse de pragmatisme dont il faudra faire preuve pour le second tour.

Mais il semble que la gauche martiniquaise ait déjà tiré un trait sur le candidat socialiste. Or, les candidats classés à gauche ont devancé leurs adversaires au premier tour et au second tour des présidentielles depuis 1988. Exception notable : l’élection de 2002, quand le second tour opposait le candidat de la droite, Jacques Chirac, à celui de l’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen. Les électeurs de Martinique, à l’image de ceux de la France entière, avaient massivement voté pour le président sortant, qui avait été réélu.

Cette année, le PS local et le PPM sont bien en peine de mobiliser leur base. Ici aussi, l’électeur captif laisse volontiers la place au citoyen actif. L’époque est révolue où les citoyens attendaient les consignes de vote des états-majors politiques. L’électorat homogène a laissé la place à l’électorat stratège. Dans ces conditions, le jeu des pronostics est vraiment trop hasardeux, le citoyen s’amusant systématiquement à les déjouer.