Présidentielle : la Martinique doit-elle sortir de l’Europe ?

Vue aérienne de la baie de Fort-de-France (archives).
En lisant les programmes des candidats à la présidence de la République, un constat s’impose : à quelques exceptions près, tous prévoient de renforcer l’insertion de la Martinique dans l’Union européenne.
Notre territoire, comme tous ceux de l’outre-mer français, est partie intégrante de l’Europe communautaire depuis le traité de Rome de mars 1957. La Martinique doit-elle désormais partir de l’Europe ? Nous n’y sommes pas encore, la France étant l’un des deux piliers de la construction de l’Union européenne avec l’Allemagne. Ce qui n’empêche pas des candidats se présentant comme "patriotes" de remettre en cause la logique et le fonctionnement des institutions communautaires.

Or, force est de constater que la Martinique s’en sort plutôt bien, si on en juge par les résultats obtenus. Les crédits venant de l’Europe, en complément de ceux de l’Etat et de nos collectivités locales, nous ont servi ces 40 dernières années à améliorer nos télécommunications, construire des lycées, agrandir le port, rénover l’aéroport, percer des routes. Et aussi à moderniser la production de bananes, à soutenir les marins-pêcheurs, à favoriser de nouvelles formations professionnelles et les échanges des étudiants.
En dépit de ses dysfonctionnements et de son orientation politique dictée par les technocrates gagnés à la cause du libéralisme économique, l’Union européenne a été bien utile pour la Martinique. Il en est de même pour toutes les régions ultrapériphériques, ces territoires éloignés du continent européen, sous-équipés et mal développés.

Ce n’est pas un hasard si la grande majorité des responsables politiques et économiques ne souhaite pas remettre en cause ce système. Les candidats à la présidence l’ont si bien compris que la plupart d’entre eux envisagent de renforcer notre ancrage dans l’ensemble communautaire. Ceux qui souhaitent en sortir n’ont pas de solution alternative pour l’outre-mer. Il reste à savoir si les électeurs, une fois dans l’isoloir, se détermineront aussi sur notre insertion dans l’Europe