Présidentielle : l’outre-mer courtisé par les candidats

A quoi sert-il de voter quand on habite l’outre-mer ? La question revient à chaque élection présidentielle. Pourtant, les principaux candidats ne négligeront pas nos territoires où vivent 2 des 66 millions d’habitants de la France.

Pas un candidat à la présidence de la République qui ne propose un projet ou des propositions pour l’outre-mer. Une tradition à laquelle il est périlleux, sur le plan électoral, de déroger. Les collectivités d’outre-mer pèsent près de 4% du corps électoral (1,7 millions d’électeurs inscrits sur 45,3 millions). Ce qui explique largement cet engouement des candidats pour la France périphérique.

Ce réservoir de voix se concentre essentiellement sur deux zones : la Réunion avec environ 625.000 électeurs et les Antilles, qui en comptent autant. Ces territoires sont régulièrement visités par les candidats en campagne. D’autres espaces, plus lointains mais moins peuplés, donc moins rentables électoralement, sont délaissés : Guyane, Mayotte, Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna voient rarement arriver des candidats une fois la campagne lancée. Avec pas moins de 24 à 28 heures d’avion pour se rendre à Papeete ou Nouméa, cela donne à réfléchir aux impétrants, même si là-bas, c’est aussi la France, paraît-il.

Il est généralement admis que le vote des électeurs d’outre-mer compte selon le principe "une voix est une voix ", même si la participation y est plus faible que dans l’Hexagone. Il n’empêche, il vaut mieux ne pas s’aliéner ces suffrages. En 1974, le libéral Valéry Giscard d’Estaing l’avait emporté de moins de 500 000 voix contre le socialiste François Mitterrand, dont une avance de 150 000 voix venues des lointaines contrées. En 2002, le socialiste Lionel Jospin n’avait pu se qualifier, ayant été dépassé par Jean-Marie Le Pen de 195 000 voix, qu’il aurait pu engranger dans nos territoires où la gauche était en position de force.

Attendons-nous donc, dans les prochaines semaines, à une série de déplacements des prétendants à l’Elysée ou de leurs envoyés spéciaux. Une voix est une voix, n’est-ce pas ?