Présidentielle : l'Outre-mer, une source ignorée de richesses par les candidats

Or en Guyane, artisanat en Nouvelle Calédonie, production de banane en Martinique, Pêche à Saint-Pierre Miquelon ou développement commercial en Guadeloupe
Les candidats à l’élection présidentielle mettent un point d’honneur à inclure un volet consacré à l’Outre-mer dans leur programme. Et cela, sous le seul angle des nombreux problèmes à y résoudre, en ignorant les richesses de nos territoires.
Que pouvons-nous porter à la France, hormis notre existence au monde ? Mises à part les traditionnelles incantations sur le rôle stratégique de l’Outre-mer pour la France et pour l’Europe, nos territoires et leurs richesses sont ignorés de la plupart des candidats à l’élection présidentielle. Au lieu de partir de nos réalités, qui ne sont pas uniquement dramatiques, ils préfèrent s’appesantir sur les problèmes à résoudre datant de Mathusalem.
 
Le personnel politique parisien ne sait pas que nous avons de belles histoires à raconter, de beaux discours à tenir, de bons exemples à proposer pour le vivre-ensemble, l’harmonie sociale, le progrès économique, la création artistique et intellectuelle. Des réalités diversifiées ici et là sur les 11 collectivités d’Outre-mer, mais bien tangibles.
 
Pourquoi ne lit-on pas dans les programmes des candidats que La Réunion et les Antilles figurent parmi les territoires où le nombre de starts-ups est parmi les plus élevés ? Que le développement passe aussi par le numérique et l’industrie agro-alimentaire, gros pourvoyeurs d’emplois ? Au lieu de projets innovants, des propositions convenues : soutien à la banane, au rhum et à la pêche. Et après ?
 
Autre exemple de méconnaissance de nos potentiels, le domaine de la culture, dans tous les segments : langues maternelles, musiques traditionnelles et modernes, littératures de haut niveau, gastronomie. Ce qui nous est proposé : l’assimilation au soi-disant modèle français. De vrais ignares. Comme on dit à Mayotte : "wawo wajinga".
 
Et pourtant, s’ils savaient combien la France est belle de toutes ses couleurs, de toutes ses sonorités, de tous ses livres, de toutes ses femmes et hommes… Si seulement ils savaient que l’Outre-mer attend beaucoup plus que d’être traité comme l’Outre-France !