Retour dans le passé, avec une brève évocation de l’élection présidentielle de 1965. La Martinique vit alors une grave crise économique. Cette année-là, c’est le général de Gaulle qui est élu, et même plébiscité chez nous.
Pour la première élection du président de la République au suffrage universel, les 5 et 19 décembre 1965, le socialiste François Mitterrand met le président en exercice en ballottage, qui s’attendait à être élu dès le premier tour. Du reste, il n’est entré en campagne que le 4 novembre, persuadé que sa stature lui suffisait pour être choisi par le peuple. Finalement, le général de Gaulle l’emporte avec 55% des voix contre 45% au candidat unique de la gauche.
En Martinique, l’abstention est relativement faible : 35% au premier tour, 33% au second. Charles de Gaulle devance largement François Mitterrand avec 90% des voix. Une avance acquise dans les mêmes proportions dès le premier tour. Les autres candidats ne comptent pratiquement pas. Rien d’étonnant : le président est fort d’une popularité acquise comme chef de la France libre, rejoint par des milliers de jeunes des colonies de l’époque, les dissidents, pour lutter contre les nazis.
En outre, de Gaulle avait promis aux dirigeants politiques des franchises. En clair, une décentralisation avant l’heure, jamais traduite en actes.
Des garanties avaient pourtant été présentées par son envoyé spécial, André Malraux, aux chefs de file de la gauche des quatre départements d’outre-mer. Aimé Césaire et les communistes en concevront une amertume durable et deviennent de farouches opposants au régime. La droite locale qui se cherchait un nouveau leader national, opposée qu’elle était à toute idée d’autogestion ou d’émancipation, s’en trouve renforcée.
La politique promise par le nouveau président suscite l’espoir en de vrais changements quant aux conditions de vie de la population, dont la jeunesse semble condamnée au chômage ou au "départ pour France", comme on disait à l’époque. Le déclin du secteur sucrier entraîne une crise économique sévère. Le patronat attend de l’État des aides financières afin de contenir les revendications salariales et les grèves incessantes. Au point que le préfet Raphaël Petit, le premier natif de Martinique à ce poste, dénonce "le chantage à la fermeture d’usines des planteurs".
À la croisée des chemins, la Martinique de 1965 s’en remet largement au sauveur de la France libre. A-t-elle fait le bon choix ? A chacun sa réponse, un demi-siècle plus tard.
En Martinique, l’abstention est relativement faible : 35% au premier tour, 33% au second. Charles de Gaulle devance largement François Mitterrand avec 90% des voix. Une avance acquise dans les mêmes proportions dès le premier tour. Les autres candidats ne comptent pratiquement pas. Rien d’étonnant : le président est fort d’une popularité acquise comme chef de la France libre, rejoint par des milliers de jeunes des colonies de l’époque, les dissidents, pour lutter contre les nazis.
En outre, de Gaulle avait promis aux dirigeants politiques des franchises. En clair, une décentralisation avant l’heure, jamais traduite en actes.
Des garanties avaient pourtant été présentées par son envoyé spécial, André Malraux, aux chefs de file de la gauche des quatre départements d’outre-mer. Aimé Césaire et les communistes en concevront une amertume durable et deviennent de farouches opposants au régime. La droite locale qui se cherchait un nouveau leader national, opposée qu’elle était à toute idée d’autogestion ou d’émancipation, s’en trouve renforcée.
La politique promise par le nouveau président suscite l’espoir en de vrais changements quant aux conditions de vie de la population, dont la jeunesse semble condamnée au chômage ou au "départ pour France", comme on disait à l’époque. Le déclin du secteur sucrier entraîne une crise économique sévère. Le patronat attend de l’État des aides financières afin de contenir les revendications salariales et les grèves incessantes. Au point que le préfet Raphaël Petit, le premier natif de Martinique à ce poste, dénonce "le chantage à la fermeture d’usines des planteurs".
À la croisée des chemins, la Martinique de 1965 s’en remet largement au sauveur de la France libre. A-t-elle fait le bon choix ? A chacun sa réponse, un demi-siècle plus tard.