Présidentielle : le sondage ne fait pas l’élection

Sondage par-ci, sondage par-là. On ne sait plus où donner de la tête. Et si ces études d’opinion ne reflétaient qu’une partie de la réalité, infiniment plus complexe ?
Contrairement à ce que la surabondance des sondages d’intentions de vote peut laisser croire, les résultats du vote risquent de surprendre plus d’un. Le candidat de l’extrême centre et la candidate de l’extrême-droite caracole en tête, chacun obtenant 25 à 26% des intentions de vote, c’est-à-dire de souhaits ou de possibilités.
Le candidat de la droite est crédité d’environ 17%, et les deux candidats de gauche de 10 à 12%. Soit ! Mais rien ne dit que ces chiffres mesurent les véritables intentions des électeurs potentiels. Car rien n’oblige les personnes interrogées à répondre sincèrement à la question de leur vote futur.
 
Et rien ne permet de savoir si les sondés disent vrai ou faux. De plus, le nombre d’indécis fluctue chaque jour. La volatilité de l’électorat à un mois du scrutin est telle que la seule certitude que nous pouvons avoir, c’est que nous ne pouvons être certains de rien. Et les éléments ne manquent pas, nous incitant à la prudence. La campagne est encore longue, n’importe quel événement peut influer sur son cours. La dynamique développée par chaque candidat peut lui permettre de gagner des points, ou d’en perdre. Le score supposé de tel candidat pourrait être surestimé par rapport à son poids réel dans l’opinion.
 
Par exemple, aucun élément scientifique ne permet de démontrer que les deux candidats en tête vont obtenir réellement 25 à 26% des voix. Cela peut être beaucoup plus, ou beaucoup moins. Et nul ne peut affirmer sans se tromper qu’ils ne seront pas dépassés, finalement, par un autre concurrent.
 
Un sociologue de mes amis me répète souvent que le sondage indique une tendance qui peut être contredite ou amplifiée par la réalité. En clair : rien ne sert de prédir, il faut prévoir à point !