Présidentielle : les sondages, révélateurs d’incertitudes

François Fillon, Emmnuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, lors du débat télévisé de TF1, le 20 mars 2017.
Plus que deux semaines avant le premier tour de scrutin de la présidentielle. La tendance observée, étude après étude, est plus que jamais, à l’incertitude quant à l’identité des finalistes. Le dernier sondage réalisé pour France Télévision révèle que rien n’est encore joué.
À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, impossible de prévoir le nom des deux finalistes. Le dernier sondage de l’institut Harris Interactive pour France Télévisions, diffusé ce 6 avril, donne Emmanuel Macron en tête avec 25% des intentions de vote, devant  Marine Le Pen, à 24%. Ces deux candidats obtiennent des scores stables depuis plusieurs semaines. Ils devancent François Fillon, en baisse, à 18%, et Jean-Luc Mélenchon à 17%, dont la cote monte au détriment de Benoît Hamon qui confirme son dévissage, à 9%.
 
Précision importante : le débat entre les 11 candidats, l’avant-veille, n'a pas influé sur les intentions de vote. Comme si le vote était déjà cristallisé. Ce qui n’est pas le cas, sachant que 61% seulement de ceux qui disent vouloir voter Jean-Luc Mélenchon sont certains de leur choix. Une proportion s’élevant à 64% pour les électeurs potentiels d’Emmanuel Macron. En revanche, Marine Le Pen et François Fillon obtiennent un bon score, avec 8 personnes sur 10 sûres de leur choix.
 
Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 6 274 personnes. La marge d’erreur est inférieure à 2%. En clair : Macron et Le Pen peuvent finir tous deux entre 23 et 26%, sans que l’on puisse prédire dans quel ordre. Fillon et Mélenchon peuvent terminer entre 16 et 19%, très près du duo de tête.
 
Méfiance et vigilance sont de mise, là aussi, en dépit de la fiabilité de cette enquête. Ne l’oublions pas : les sondages ne prennent pas en compte les abstentionnistes déclarés, 30% aujourd’hui. Ils ne mesurent pas non plus l’ampleur de l’indécision des électeurs potentiels, encore très forte. Sans compter que les intentions de vote varient dans le temps, chaque jour amenant son lot de rebondissements et donc, d’oscillations dans l’expression publique de l’opinion privée de chacun. En outre, nul n’est obligé de répondre sincèrement aux questions des sondeurs.
 
Alors, si nous voulons savoir qui l’emportera, attendons le vrai résultat. Et si possible, en allant voter.
Enquête Harris Interactive pour France Télévisions, réalisée en ligne du 3 au 5 avril 2017. Échantillon de 6 274 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant un échantillon de 3 981 personnes ayant répondu avant le débat télévisé organisé par BFMTV et CNews (le soir du 4 avril 2017) représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant un échantillon de 3 639 inscrits sur les listes électorales ; un échantillon 2 293 personnes ayant répondu après ce débat, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus comprenant un échantillon de 2 097 inscrits sur les listes électorales. Méthode des quotas.