Plus d’un demi-siècle après, pourquoi faut-il se souvenir du procès des militants de l’OJAM (Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique ? Et plus largement, de l’épisode ayant mené à ce procès, historique à bien des égards ?
Le procès de l’OJAM se déroule à une époque charnière de la politique de l’outre-mer de l’Etat, au début des années 1960. Il concerne une fraction de la jeunesse qui ne parvient pas à trouver sa place dans une société vivant de profondes mutations. L’analyse dressée par les membres de cette organisation reste d’une criante actualité.
Les militants de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique dénoncent le mal-développement, le chômage massif, l’oisiveté des jeunes, l’absence de perspectives, le déni de notre personnalité collective. Des arguments dévoilés sur une affiche placardée dans tout le pays dans la nuit du 23 au 24 décembre 1962.
Cet audacieux coup d’éclat surprend les autorités. Les états-majors politiques sont pris à revers, eux aussi. Ceux qui déplorent la mise en œuvre laborieuse du département, créé une quinzaine d’années plus tôt, le Parti communiste et le Parti progressiste, sont perplexes face à ces inconnus qui s’expriment de manière non conventionnelle et pacifique.
La police invente un complot pour justifier 18 arrestations parmi les militants qui se réunissaient ouvertement à la Maison des syndicats. Au total, treize militants sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris du 25 novembre au 10 décembre 1963 pour atteinte à l’intégrité du territoire. Cinq militants sont condamnés à des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme.
A l’époque, la jeunesse a du mal à contenir sa révolte face à une crise économique et sociale durable. Le gouvernement lui oppose une réponse brutale. Il est interdit de remettre en cause la présence de la France dans ses départements et territoires d’outre-mer, bases de son influence dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique.
Dans un second temps, afin de tuer dans l’œuf toute velléité d’autonomie ou d’indépendance outre-mer, le gouvernement du général de Gaulle est contraint de mener une politique de réduction des inégalités en investissant en masse. Ports, aéroports, routes, autoroutes, réseau téléphonique, écoles, hôpitaux, dispensaires sont construits ou améliorés. Aux Antilles, la banane remplace peu à peu la canne à sucre, gage de modernisation du tissu productif. En Guyane, une base spatiale est construite à Kourou.
Coïncidence ou pas, l’épisode de l’OJAM aura permis de révéler les insuffisances de la politique de l’Etat envers l’outre-mer.
Les militants de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique dénoncent le mal-développement, le chômage massif, l’oisiveté des jeunes, l’absence de perspectives, le déni de notre personnalité collective. Des arguments dévoilés sur une affiche placardée dans tout le pays dans la nuit du 23 au 24 décembre 1962.
Cet audacieux coup d’éclat surprend les autorités. Les états-majors politiques sont pris à revers, eux aussi. Ceux qui déplorent la mise en œuvre laborieuse du département, créé une quinzaine d’années plus tôt, le Parti communiste et le Parti progressiste, sont perplexes face à ces inconnus qui s’expriment de manière non conventionnelle et pacifique.
L’OJAM, une brève fulgurance dans le paysage politique
La police invente un complot pour justifier 18 arrestations parmi les militants qui se réunissaient ouvertement à la Maison des syndicats. Au total, treize militants sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris du 25 novembre au 10 décembre 1963 pour atteinte à l’intégrité du territoire. Cinq militants sont condamnés à des peines allant de 2 à 3 ans de prison ferme.
A l’époque, la jeunesse a du mal à contenir sa révolte face à une crise économique et sociale durable. Le gouvernement lui oppose une réponse brutale. Il est interdit de remettre en cause la présence de la France dans ses départements et territoires d’outre-mer, bases de son influence dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique.
Dans un second temps, afin de tuer dans l’œuf toute velléité d’autonomie ou d’indépendance outre-mer, le gouvernement du général de Gaulle est contraint de mener une politique de réduction des inégalités en investissant en masse. Ports, aéroports, routes, autoroutes, réseau téléphonique, écoles, hôpitaux, dispensaires sont construits ou améliorés. Aux Antilles, la banane remplace peu à peu la canne à sucre, gage de modernisation du tissu productif. En Guyane, une base spatiale est construite à Kourou.
Coïncidence ou pas, l’épisode de l’OJAM aura permis de révéler les insuffisances de la politique de l’Etat envers l’outre-mer.