Les producteurs "bio" inquiets pour l’avenir de leur filière

Alexandre Terne sur son exploitation agricole bio de plusieurs hectares.
Le gouvernement a annoncé son intention de diminuer les subventions prévues pour la reconversion des agriculteurs vers le bio. Une mesure que les professionnels comme Alexandre Terne, producteur bio au Lorrain, jugent inadaptée aux territoires d’outremer.
Nichée dans les hauteurs du Lorrain, entre la forêt, la montagne et l’océan, l'exploitation agricole bio de 22 hectares d'Alexandre Terne. Depuis dix-sept ans, il se consacre à la culture maraîchère, vivrière, mais également aux plantes aromatiques.

On dénombre une quarantaine d’agriculteurs bio en Martinique. La plupart cultivent sur de très petites parcelles. Entre deux hectares et 500 m2 pour le plus petit producteur selon Alexandre Terne. Et cela fait toute la différence avec l’Hexagone où le bio est en plein boom.

Une décision gouvernementale

Sur le papier, il comprend que le gouvernement souhaite réduire les subventions destinées aux producteurs agricoles souhaitant se reconvertir vers le bio. Mais cette nouvelle est lui semble inadaptée pour les professionnels martiniquais.
"C’est bien au niveau national parce que les surfaces sont développées alors que chez nous c'est timoré, ça commence à venir donc on a des producteurs agriculteurs qui étaient en conventionnel qui commencent à entrer en période de conversion. Il ne faut pas casser cette dynamique. Donc trouver une exception" défend Alexandre Terne. 

Nous n’en sommes qu’aux premiers balbutiements du bio, chez nous. L’épisode du chlordécone est encore bien récent. Par ailleurs, la diversification agricole a du mal à s’implanter et se développer, face à la monoculture de la banane ou de la canne à sucre. "Il faut dire que nous avons une agriculture conventionnelle de masse avec un lobby très puissant qui vient au secours de cette agriculture. Je considère encore le bio comme une aiguille dans un sac de foin ici en Martinique" ajoute Alexandre Terne. 

Pour lui, la diminution des subventions pour la reconversion vers le bio ne peut s’appliquer dans les territoires ultramarins. Cette action serait fatale pour le développement de la filière. Un système de dérogation serait peut-être la solution.