Le 5 janvier 2021, un couple et une proche connaissance qui recevait à son domicile clients et prostituées, ont été interpellés et mis en examen pour proxénétisme aggravé et viol. Deux jeunes filles âgées entre 17 et 19 ans à l’époque des faits (de 2017 à 2019), sont concernées.
En juillet 2020, une jeune fille âgée de 19 ans a déposé une plainte à la gendarmerie du Vauclin suite à la publication sur les réseaux sociaux d’une photographie pornographique la mettant en scène. Dans sa déclaration, elle a révélé avoir été victime de proxénétisme et de viol, entre fin 2017 et 2019. Elle avait alors "entre 17 et 19 ans au moment des faits".
Elle expliquait avoir rencontré un couple sur les réseaux sociaux en 2017, avoir accepté de poser avec de la lingerie érotique, puis s’être prostituée par la suite à la demande du couple, et sous la menace voilée de diffusion des photographies prises.
Elle indiquait que les faits se déroulaient soit dans un hôtel, soit en plein air, soit chez une connaissance du couple. C’est ce couple qui récupérait l’argent des clients et elle était elle-même rémunérée à raison de 100 € par nuit. Elle pouvait avoir parfois une dizaine de clients par nuit.
Elle précisait aussi avoir été une fois violée par l’homme du couple.
Le Parquet qui a ouvert l’enquête, précise qu’"une autre jeune fille dénonçait des faits identiques".
Les "investigations minutieuses" menées par la brigade de recherches de la gendarmerie du Marin, ont permis d’identifier les auteurs présumés de cette affaire et de réunir des éléments permettant d’étayer les dénonciations.
Près de quarante clients entendus
Les perquisitions ont permis notamment de mettre en évidence que cette connaissance du couple avait organisé le rez-de-chaussée de son habitation pour y installer trois box équipés de lits.
Un coffre-fort d’une valeur de 8 000€, une compteuse à billets, des munitions, sept smartphones, deux véhicules et des bijoux ont notamment pu être saisis au domicile du couple. Du matériel informatique également.
Après l'exploitation de ces premiers éléments, "il pourrait apparaître que les femmes qui se livraient à la prostitution dans le cadre de ce réseau dépassaient sensiblement la dizaine" selon le Parquet de Fort-de-France.
Cette affaire doit être l’occasion de rappeler une nouvelle fois les dangers que peut représenter un usage incontrôlé des réseaux sociaux qui peut ainsi être le vecteur de diffusion d’écrits ou d’images destructeurs pour celles et ceux qui en sont les victimes.
Ils peuvent également favoriser la commission de faits particulièrement graves, comme c’est le cas ici, avec ces faits de proxénétisme qui paraissent à ce stade avoir été mis à jour.
Il doit être souligné que les victimes de ces faits, parfois très jeunes, sont issues de tous les milieux sociaux, des plus favorisés aux plus défavorisés.
Bilan : vendredi 15 janvier 2021, trois personnes sont en détention provisoire (une femme et deux hommes), après avoir été entendues par un magistrat instructeur, pour proxénétisme et viol aggravés.
Les sanctions encourues
Quant aux clients, ils encourent une peine de 1500€ d’amende (3750€ en cas de récidive). Lorsque la victime est mineure ou vulnérable, ils encourent une peine de 3 ans d’emprisonnement "et même davantage dans certains cas et notamment si les faits ont été commis à l’encontre de plusieurs personnes".
En France, le proxénétisme est puni de 7 ans d’emprisonnement, 10 ans "lorsqu’il y a des circonstances aggravantes telles que la minorité des victimes, une pluralité de victimes..." précise le Parquet.