Jusqu’à quand le glyphosate va-t-il nous empoisonner en toute impunité ?

Le glyphosate se retrouve parmi les produits du jardinage.
Les herbicides à base de glyphosate utilisés dans nos champs et dans nos jardins seront interdits dans trois ans, en principe. Ce qui peut remettre en cause la toute-puissance des producteurs de cette molécule, à condition d’engager un bras de fer avec les géants de l’industrie chimique.
 
"Monsanto fait appel de sa condamnation à payer 289 millions de dollars à Dewayne Johnson". Le titre de la Une du journal "Le Monde" de ce 19 septembre 2018 suscite l’indignation. Sans surprise, Monsanto ayant déclaré à l’issue du procès tenu en Californie au mois d’août précédent qu’elle refuserait sa condamnation. L’entreprise réfute les preuves présentées par ce jardinier américain atteint d’un cancer incurable du système lymphatique. Il n’est pas parvenu, soi-disant, à démontrer la nocivité du glyphosate.

Pourtant, ce pesticide est cancérogène chez les animaux. Les experts ne tarderont pas à établir sa nocivité chez l’homme. Ce n’est pas par hasard que 8 000 procédures sont engagées aux États-Unis visant à indemniser les victimes des pesticides vendus par Bayer. Il est évident qu’elles aboutiront, un jour ou l’autre.

Or, les herbicides à base de glyphosate sont en vente libre. La France envisage de l’interdire d’ici trois ans. Le lobby intense effectué par les firmes agrochimiques envers l’Union européenne se révèle efficace. Celle-ci est incapable de prendre une position claire sur ce poison. En Martinique, chacun peut s’en procurer dans les jardineries. Le vendeur aura une remarque gênée, mais il peut s’acheter sans difficulté.

Pour le moment, l’épandage des herbicides au glyphosate n’est pas considéré comme ayant provoqué un problème de santé publique. Vu son utilisation généralisée, il se peut qu’il le devienne sous peu. Il est évident que nos champs et nos jardins en sont infestés. Tout comme ils le sont déjà par la chlordécone, pour les six ou sept prochains siècles.