Les climatologues du monde entier ont beau avertir depuis de longues années, leurs avis ne sont pas pris en compte par nos dirigeants politiques. Pour preuve, la concentration de gaz carbonique rejeté par l’activité humaine dans l'atmosphère est "la plus élevée depuis au moins deux millions d'années".
La température moyenne de la planète a augmenté de 1,1 degré par rapport aux décennies 1850-1900. Et le niveau de la mer s’est élevé de 20 centimètres. En conséquence, nous subissons une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes avec des effets de plus en plus dangereux sur la nature et sur les populations du monde entier, écrit le GIEC.
Exemple : la baisse de la sécurité alimentaire et de l’accès à l’eau, la perte de vies humaines, l’accroissement du nombre de réfugiés climatiques, la disparition de centaines d'espèces animales et végétales, l’apparition de maladies.
Paradoxe, les moins responsables de ces dommages sont aussi les plus vulnérables. La moitié des Terriens subissant les impacts négatifs du réchauffement sont en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud, dans les archipels de la ceinture tropicale et au Pôle Nord. Sans oublier, indique le rapport, les peuples autochtones, les petits paysans et les pêcheurs des pays pauvres.
Appel à la modification des comportements
Le GIEC estime qu’il est temps de "donner la priorité à l'équité, à la justice climatique, à la justice sociale" afin d’atténuer les effets néfastes des dérèglements observés et désormais connus de tous. Or, les décisions prises ces dernières années se révèlent largement insuffisantes, en dépit de leur multiplication.
Les préconisations de l’Accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement à 1 degré et demi ne sont pas respectées. Pas plus que la neutralité carbone, consistant à ne pas émettre des quantités de gaz à effet de serre au-delà de ce que la planète peut absorber. Nous sommes sur une trajectoire d’un réchauffement de 3,2 degrés en 2100, selon le GIEC.
Les solutions visant à atténuer les dérèglements du climat existent. Le GIEC propose de s’orienter vers les énergies à faible teneur en carbone tirées du soleil, du vent, des fleuves, de la mer et du nucléaire. Et aussi d’arrêter la déforestation, de réduire l'utilisation des engrais contenant de l’azote, de modifier ses habitudes alimentaires en consommant plus de protéines végétales et moins de protéines animales.
Les climatologues, sous des dehors pessimistes, se veulent volontaristes. Ils croient aussi bien aux petits gestes individuels qu’aux grands gestes collectifs, inutilement opposés.
A nous tous d’accomplir un effort de lucidité pour sauver la planète.