«"Les Antilles peuvent devenir leaders en matière de lutte contre le réchauffement climatique et ce, avec des moyens adaptés à leur taille" selon Nicolas Ugolin, un ingénieur guadeloupéen spécialisé en biophysique et biochimie. Des propos tenus dans un entretien accordé à nos confrères du magazine mensuel Inter Entreprises.
Avec quelques amis, il travaille depuis dix ans à mettre au point un procédé de valorisation des sargasses. L’objectif est de récupérer le gaz carbonique contenu en excès dans ces algues, en les récoltant en haute mer. Le CO2 récupéré est traité pour produire du charbon actif permettant de dépolluer les sols infestés de chlordécone et du charbon végétal pour les agriculteurs.
Le gaz carbonique présent en grande quantité produit de la chaleur. S’il est piégé, la température baisse. Un impératif que nous connaissons bien dans notre archipel. L’augmentation de la température est déjà fortement ressentie dans toutes nos îles. Le phénomène est bien documenté par les experts. Il est parfaitement connu de tous nos responsables politiques. La population en est de plus en plus consciente.
La chaleur à l’origine de l'érosion
L’érosion du littoral est le plus visible de ces effets néfastes. Le phénomène implique le relogement d’une partie de la population sur les hauteurs et une nouvelle organisation de l’espace de nos communes situées au bord de la mer. Le grignotage des plages n’est pas le seul désagrément. Il faut lui ajouter la disparition acquise ou prévue d’espèces animales. Libellules, abeilles, guêpes, papillons, chenilles, hannetons, fourmis, lézards deviennent rares.
Des créatures jouant un rôle essentiel dans la création de la vie. Des décisions avec effet immédiat sont attendues pour sauvegarder ces espèces et des centaines d’autres similaires partout sur la planète. Il reste à savoir si les dirigeants du monde réunis à la COP 26 en Ecosse appliqueront les belles résolutions qu’ils ne manqueront pas de voter.
C’est ce qu’attendent les militants écologistes, les citoyens engagés contre le réchauffement climatique et, plus largement, la population. À l’exemple de cette jeune activiste venue de l’Ouganda, Vanessa Nakate, rencontrée par l’envoyée spéciale du quotidien Le Monde.
L'urgence climatique n'est pas une opinion
On ne peut plus continuer à détruire l’environnement. Il faut aussi que les gouvernements soient sérieux sur la question des financements. Je veux qu’ils comprennent que pour certaines populations, il n’est déjà plus possible de s’adapter aux conséquences du dérèglement climatique. On ne s’adapte pas à l’extinction des espèces ou de la culture, ni à la famine. Ces préjudices irréversibles doivent donner lieu à un dédommagement. Il en va de la responsabilité des pays industrialisés, qui sont à l’origine du réchauffement ».
Vanessa Nakate, jeune activiste venue de l’Ouganda
Cette jeune militante de 25 ans vient de publier un livre sur le sujet destiné à ses compatriotes et aux jeunes du monde entier.
Comment se terminera la COP 26 ? Avec l’espoir que les dirigeants politiques s’engagent dans la révolution écologique devenue obligatoire ? Ou en tenant compte du principe de réalité selon lequel les pays les plus riches sont les principaux responsables de la dégradation du climat ?