Il est impossible de prévoir les résultats des élections territoriales, en raison de l’abondance de candidatures qui ne sont pas formatées par nos formations politiques traditionnelles.
La campagne pour le renouvellement des organes de la Collectivité Territoriale de Martinique est dans une phase active. Il ne reste que quelques jours avant le premier tour de scrutin. Nous saurons alors qui est en mesure de diriger la CTM. Plus exactement, nous verrons se dessiner les rapports de force pour un très probable second tour.
Car il serait étonnant que l’élection soit acquise dès le 20 juin 2021, avec quatorze listes concurrentes. Ce serait un exploit si l’une d’elles obtient la majorité absolue dès le premier tour. En outre, en l’absence de sondages d’intention de vote, il est impossible de prévoir l’identité des listes qualifiées, à savoir celles qui vont obtenir au moins 10% des voix.
Il est tout aussi illusoire de savoir lesquelles ne seront pas admises au second tour, mais qui sont en mesure de fusionner avec une liste qualifiée, à condition de recueillir 5% des voix. Le temps pour les états-majors d’analyser les résultats, une autre campagne va s’ouvrir pour le second tour.
L’incertitude jusqu’au dernier jour
Aurons-nous alors à choisir entre des listes politiquement orientées, ou entre des équipes rassemblées derrière un leader ? Nous savons que suivre un guide n’est pas gage de réussite. Nous savons aussi qu’un catalogue de projets alléchants ne suffit pas à mobiliser les électeurs.
Vu le climat politique, caractérisé par l’entrée dans une période charnière entre deux époques, l’incertitude est totale quant au profil des futurs dirigeants de la collectivité majeure. Le souhait volontiers exprimé par les citoyens d’un renouvellement des pratiques et du personnel dirigeant sera-t-il entendu ?
Il est certain, en tout cas, que le vent de changement souffle. Il n’est que de voir la composition des listes de candidatures. Si elles sont peuplées par une bonne centaine d’élus en place, elles comportent en majorité des citoyens volontaires. Nos dirigeants se sont résolus à ouvrir leurs équipes à des personnalités éloignées du monde politique.
Tout est possible, et inversement
Aussi, la traditionnelle prime au sortant, ce capital de suffrages se portant préférentiellement sur ceux qui sont déjà en fonctions, ne sera pas forcément attribuée cette fois. Surtout que la coloration politique est passée au second plan. Ce qui ne veut pas dire que nous élirons des novices ou des personnes sans conviction.
Seulement, par rapport à nos traditions, nous observerons vraisemblablement qu’une bonne proportion des futurs élus de l’assemblée et du conseil exécutif ne sera pas issue des appareils politiques d’antan, qui ont de moins en moins de prise sur notre société.