En France comme en Europe, nous sommes dans une situation dramatique (…). La logique du confinement c’est qu’un maximum de personnes restent chez elles.
J’ai reçu l’ensemble des professionnels de ce secteur, j’ai eu des contacts avec des associations d’élus, j’ai reçu beaucoup de témoignages de parlementaires, j’ai eu les préfets, j’ai eu les uns et les autres (…).
"Pas de réouverture"
Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées (…), pas de réouverture, et il faut que toutes et tous, au-delà des commerçants, que nous soyons extrêmement vigilants, que nous respections ce confinement.
Il en va de la survie de l’économie et de notre santé collective.
Inégalité de traitement ?
Plusieurs élus locaux comme dans l'hexagone étaient déjà montés au créneau pour demander au préfet du territoire, Stanislas Cazelles, de revoir sa copie afin de ne pas pénaliser les commerçants indépendants, au profit de la grande distribution.
C’est le cas du maire de Saint-Pierre, Christian Rapha, qui, dans une longue tribune publiée ce dimanche 1er novembre 2020, considère que "le confinement n’est pas une solution pérenne", tout en mesurant ajoute-t-il, "toute la difficulté des décisions que doivent prendre les autorités de notre pays et la nécessité pour nous politiques, de prendre notre part de responsabilité en proposant ce qui pourrait alimenter leurs réflexions".
"Nous ne pouvons nous contenter de condamner ou de critiquer"
Nous serons désormais amenés à vivre avec ce virus et il est indispensable que les mesures qui sont arrêtées le soient dans une perspective de long terme (…).
Nous sommes condamnés à vivre avec ce virus, tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé. Il nous faut donc mettre en œuvre des mesures adaptées à cette perspective.
Le maire de la ville d’art et d’histoire en appelle à "la responsabilité individuelle et collective" et au respect des protocoles sanitaires, en ce qui concerne le port du masque, l’hygiène des mains et la distanciation physique (...) dans les établissements scolaires, les cinémas et les salles de spectacles.
Pour ce qui est de l’entrée sur notre territoire : les mesures actuelles de tests avant le voyage devraient s’enrichir des tests sérologiques et antigéniques rapides qui n’étaient pas disponibles au début de la pandémie, afin d’évoluer vers le passeport sanitaire qui sécuriserait le transport aérien pour tous les voyageurs, résidents ou visiteurs.
Le maire pierrotin termine son papier en appelant de ses vœux, les valeurs de solidarité, "pour la sécurité des plus faibles et la survie de nos entreprises".
"Absence véritable de concertation"
De son côté, le conseiller exécutif en charge des affaires sociales à la Collectivité Territoriale de Martinique, revendique "un dialogue clair entre l’Etat et les collectivités locales".
Sur sa page Facebook du 31 octobre 2020, Francis Carole parle d'"absence véritable de concertation", entre l’Etat et les collectivités "sur des décisions aussi importantes pour le présent et l’avenir" selon lui, à propos du nouveau confinement.
La démarche doit consister, non pas à administrer un remède de cheval qui n’est pas toujours opérant et dont les effets systémiques sont souvent désastreux, mais à identifier précisément comment circule l’épidémie en Martinique et à définir des solutions ciblées adaptées à notre situation.
Le conseiller de la majorité de la CTM, ajoute aussi qu’"il serait totalement irresponsable de nier ou de sous-estimer les risques auxquels nous expose l’épidémie de Covid-19.
De même, nous partageons l’idée d’agir vite pour casser la propagation du virus, sans attendre que la situation ne soit hors de contrôle".
"Couvre-feu" comme en Guyane ?
Quant à la présidente de la commission santé et action de prévention de la CTM, elle parle d’"un simulacre de concertation" en évoquant le reconfinement de la Martinique uniquement en Outremer, ainsi que la situation des commerces non alimentaires.
Dans un courrier adressé au préfet, Louise Telle considère que "les élus martiniquais et la population qu’ils représentent, ont été placés devant le fait accompli".
Concrètement, je réaffirme qu’une solution de couvre-feu à l’instar de celui mis en place en Guyane, couvre-feu de 20h00 à 05h00 et le week-end du samedi 15h00 au lundi 05h00, permettant de limiter la circulation du virus, sans porter atteinte aux équilibres sociaux fondamentaux du pays et singulièrement aux commerces non alimentaires, aurait été la meilleure option.
Dans son intervention, le premier ministre Jean Castex a encore souligné face à la caméra :
Je ne prends pas ces mesures pour embêter les français.
Nous les prenons pour les protéger !
Le chef du gouvernement a enfin précisé que dès le mardi 3 novembre 2020, la vente des produits ne pouvant pas être achetés dans les commerces de proximité, sera également interdite dans les grandes surfaces.
Ces dernières sont furieuses.