Parking désert, faible affluence à l'hypermarché, galeries marchandes au ralenti, des constats qui se répètent à chaque blocage des zones commerciales du territoire. Cette fois-ci c'est la zone du Rond Point sur la route du phare à Fort-de-France qui est visée.
Depuis ce matin cette zone est sous le contrôle des grévistes de la CDMT et de la CGTM. Les barrages sont filtrants ou totalement hermétiques. Le but est toujours le même : maintenir la pression sur le gouvernement pour le retrait de la loi sur la réforme des retraites.
Toujours la même stratégie syndicale
Pour les grévistes, les zones économiques et commerciales sont des cibles où la "pwofitasyon" (profitation) écrase les petits selon Philippe Pierre-Charles, secrétaire générale de la CDMT. Il est bien conscient qu'il y a aussi des petits commerçants dans les zones bloquées, ils les invitent "à prendre part au combat".
Les petits commerçants doivent venir avec nous pour que nous cherchions ensemble des tactiques, on ne peut pas laisser "la pwofitasyon" continuer, les emplois précaires se multiplier.
Philippe Pierre-Charles secrétaire général de la CDMT
Les commerçants compréhensifs mais...
Sur les actions menées, les avis sont partagés du coté des commerçants. Beaucoup comprennent la mobilisation, mais n'approuvent pas les blocages.
"C'est une journée morte pour nous, donc une perte sèche" nous confie le patron d'une papeterie.
Ceux d'une entreprise d'escalade, sont solidaires de la mobilisation. Ils accusent le coût financier de cette journée de blocage et se réjouissent du caractère pacifique de la mobilisation.
Du coté du représentant de la grande distribution de la zone bloquée, on ne fait pas de commentaire, mais l'amertume se lit sur son visage.
Depuis le début des blocages des zones commerciales, les patrons de la grande distribution ne sont pas très bavards. Ils encaissent en silence les pertes et espèrent que les prochaines rencontres à Paris entre les syndicats et le gouvernement apaiseront le climat social en Martinique.