Les candidats aux élections territoriales nous proposent un inventaire de décisions qu’ils prendront s’ils entrent à la CTM, mais plusieurs de ces programmes sont dépourvus d’une ligne directrice.
Contrairement à certaines idées reçues, la Collectivité Territoriale de Martinique ne peut pas être dirigée comme une association dispensant des services et des bienfaits. Or, plusieurs programmes en concurrence sont conçus comme des listes de solutions prêtes à l’emploi.
Il est vrai que la CTM est la collectivité la plus importante. Ainsi, ses prérogatives lui imposent de concevoir et de mettre en œuvre des actions dans la totalité des domaines de notre vie quotidienne : le transport, les routes, l’eau, l’éducation, l’apprentissage, la formation professionnelle des adultes, la protection sociale, l’habitat.
La CTM s’occupe également de développer ou de protéger l’agriculture, la pêche, les sports, le tourisme, le patrimoine culturel. Elle a aussi pour mission de soutenir la recherche et l’innovation technologique. Dans tous ces secteurs, il convient de prendre des décisions d’effet immédiat et pour le long terme.
La politique est le service du bien public
Des décisions relevant de la politique, au sens premier, à savoir le service du bien public ou, dans une version plus ancienne, les affaires de la cité ou de la société. Or, force est de constater que nos élus sont devenus au fil du temps de parfaits gestionnaires des deniers publics.
Il s’agit pour eux de veiller avec soin à la meilleure utilisation de l’argent de nos impôts. Il n’y a rien de négatif sur ce plan, surtout que les citoyens attendent cette attitude de leur part. Nous choisissons en toute connaissance de cause des représentants qui vont se poser comme des gardiens de l’orthodoxie budgétaire et de la gestion optimale des moyens à disposition des institutions qu’ils administrent.
Dans le même temps que nos élus se transformaient en gestionnaires, les partis politiques perdaient leur vocation première de former l’élite dans la perspective de la conquête du pouvoir. Ils sont devenus des machines électorales dont l’objectif se limite à administrer les institutions. Le militantisme n’existe plus. Il s’est considérablement affaibli depuis l’affadissement des idéologies prégnantes tout le long du siècle dernier.
Imaginer la Martinique du futur
Il ne s’agit pas de mettre à l’index nos élus. Certains ont fortement contribué à impulser des changements bénéfiques pour nous tous ces quarante dernières années. Il n’empêche, définir un cap ou un horizon devient impératif, dans cette période de confusion. Il convient de dessiner les contours de la Martinique du futur. Ce qui manque dans plusieurs programmes des candidats.
Ils ne sont guère nombreux à esquisser quelques interrogations sur le modèle économique souhaitable, le système éducatif idéal, la recherche de ressources pour améliorer la vie de chacun, et placer notre pays dans le concert mondial. En somme, revenir au discours politique. Ces élections ne nous indiquent pas que nous en prenons le chemin.