"C’est la surprise" disent les parents dont les 63 enfants sont pensionnaires de la crèche "Aux p’tits carillonneurs", située au quartier Mansarde au Robert. Cette structure d’accueil sera démolie pour faire place à un ensemble commercial, comme l’indique le permis de construire en date du 9 mars 2022.
Les usagers de cette garderie privée affirment avoir découvert ce projet de démolition "récemment" via une affichette apposée sur un mur du bâtiment. C'est un message du personnel qui lui-même n’aurait "pas été informé de la situation par le conseil d’administration de l’association", en l’occurrence "la Sainte Famille". Des pétitions sont également en ligne "pour sauvegarder l’établissement".
Nous ne savons pas où nous irons et où nous accueillerons vos enfants et pour combien de temps nous resterons ici. Nous savons que nous avons 2 mois pour contester ce permis de construire.
Le personnel de la crèche
D’un côté, les parents se demandent où ils mettront leurs enfants si la crèche est sacrifiée au profit d’un centre commercial lequel doit abriter un fast-food, alors qu’il existe déjà dans la commune un restaurant du même type implanté quelques centaines de mètres plus loin ? Quant aux 18 employés, ils s’interrogent sur le sort qui leur sera réservé, des auxiliaires et des animatrices (EJE - Educatrices de Jeunes Enfants), la plupart mères de familles elles aussi.
Pour le moment, la direction de l’association "La Sainte Famille" en charge de la gestion de la crèche reste muette, idem concernant la mairie laquelle a délivré le permis de construire. Mais les deux parties devront se justifier dans ce dossier, qui alimente déjà les conversations parmi la population.
Pour le syndicat Force Ouvrière, cette situation est "inadmissible".
Nous n'allons pas laisser passer cela, nous n'allons pas accepter un tel mépris vis-à-vis tant des salariés que des parents qui découvrent brusquement que l'emplacement de la crèche a été vendu et fait l'objet d'un permis de construire d’un centre commercial. C'est tout à fait inadmissible et face au silence assourdissant du président de la "Sainte Famille", nous serons vigilants et il faudra nous apporter des explications.
Éric Bellemare, secrétaire du syndicat Force Ouvrière