La cathédrale de Saint-Pierre retrouve son visage d’antan après une vie marquée par la résilience

La cathédrale vue de la mer.
L’édifice qui sera inauguré et consacré ce mardi 2 avril 2024 après une décennie de travaux de restauration a connu plusieurs périodes en 370 ans d’existence. Bref aperçu d’une histoire complexe.

Résilience. C’est le mot qui illustre le mieux la longue vie de la cathédrale de Saint-Pierre. Elle n’est pas le premier lieu de culte de la ville, loin s’en faut.

Les chroniqueurs du temps jadis attestent de l’existence d’une modeste église en bois au quartier du Fort dès 1640. Elle a dû certainement résulter de la transformation d’une chapelle, la première de Martinique.

Notre-Dame-du-Bon-Port

L’édifice actuel est construit en 1654 dans le quartier du Mouillage. Il est endommagé en 1667, lors d’une énième bataille entre Anglais et Français. La petite église étant fréquentée surtout par les marins et les flibustiers de passage, ceux-ci participent à sa reconstruction en 1675.

De style néoclassique, elle devient en 1694 l’une des trois églises paroissiales de Saint-Pierre. Elle prend alors le nom de Notre-Dame-du-Bon-Port, en référence à la vierge des marins.

Elle s’embellit au fil du temps. Par exemple, avec un maître-autel en marbre blanc, en 1784. Ou encore avec un clocher, en 1816.

La cathédrale en 1902 avant la catastrophe.

Une vie heurtée à l’image de l’histoire de la ville

Quand le diocèse de Martinique est créé en 1850, l’église du Mouillage devient la résidence de l’évêque, en attendant la reconstruction de la cathédrale de Fort-de-France, détruite lors du séisme meurtrier de janvier 1839.

Monseigneur Le Herpeur décide de l’agrandir. L’édifice est fermé pour travaux, de juillet 1855 à décembre 1856. Puis elle est presque entièrement détruite lors de l'éruption volcanique de la Pelée, le 8 mai 1902, le jeudi de l’Ascension. De nombreux paroissiens qui assistaient à la messe y périssent.

Ce n’est qu’en 1923 qu’elle pourra être reconstruite, la ville étant réhabilitée et inscrite à nouveau au répertoire des communes.

La cathédrale prend son vocable de Notre-Dame-de-l'Assomption en 1925. Les travaux de mise aux normes et de rénovation entamés en décembre 2014 visent à lui rendre, à peu près, son aspect qu’elle avait perdu en 1902.

Cathédrale de Saint-Pierre (Martinique).