Peu de parlementaires ont fait le déplacement pour la cérémonie de vœux que présentait le nouveau ministre d'État ce mardi soir. L'occasion surtout de rappeler sa feuille de route et de préciser les prochains rendez-vous concernant les territoires ultramarins.
Dans l'audience, quelques sénateurs dont la Réunionnaise Audrey Bélim et le Calédonien Georges Naturel, des députés comme la Mahoraise Anchya Bamana. Mais c'est bien Miss France 2025, la Martiniquaise Angélique Angarni-Filopon qui a failli voler la vedette au Ministre d'État.
À Mayotte dès jeudi
Derrière son traditionnel pupitre, n'hésitant pas à lancer quelques plaisanteries, Manuel Valls a rappelé ses défis et son souhait d'ouvrir une année "d'avancées pour les Outre-mer". Et cela ne pourra pas se faire sans "faire preuve collectivement d'audace et de courage". Prochain voyage prévu pour le Ministre : Mayotte.
"Il y a les urgences immédiates et vitales" a rappelé Manuel Valls concernant la reconstruction de Mayotte. Il sera sur place dès jeudi matin pour quelques jours afin de préparer le second projet de loi Mayotte. Un déplacement aussi pour que "Mayotte ne sorte pas des écrans".
Reprise des discussions calédoniennes
La seule véritable annonce de la soirée concerne la reprise des discussions bilatérales sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Annoncées par François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale au Parlement, Manuel Valls a précisé que celles-ci devraient se tenir "dès la semaine prochaine", rue Oudinot et non à Matignon. Traditionnellement, c'est à Matignon que revient le dossier calédonien, que Manuel Valls avait déjà traité quand il était Premier ministre en 2014. Tour à tour, l'exécutif recevra donc les délégations indépendantistes et non-indépendantistes.
S'inscrivant clairement dans la lignée du dialogue de Michel Rocard et Lionel Jospin, Manuel Valls indique vouloir trouver le chemin d'un avenir commun en Nouvelle-Calédonie. "Je sais que le chemin va être difficile. Du sang a coulé. Mais il faudra trouver un accord. Sans accord, il ne peut pas y avoir d'avenir en Nouvelle-Calédonie", a-t-il lancé à son auditoire. Plus largement, Manuel Valls voit un défi primordial à sa nomination. "Redéfinir la relation entre la République et ses Outre-mer. J'ai accepté cette mission, car je suis convaincu que nous devons rebatir une relation de confiance basée sur le dialogue."
Vie chère, narcotrafic...
"Troisième urgence" a listé le ministre après Mayotte et la Nouvelle-Calédonie : la vie chère aux Antilles/Guyane. "Mettre en place les conditions d’une concurrence juste et loyale" est l'un de ses objectifs pour mener ce "combat de justice sociale sans tabou" a précisé Manuel Valls.
Le numéro 3 du gouvernement Bayrou avait déjà évoqué "des grands groupes et un grand groupe jouant un rôle d’étouffement de l’économie et du pouvoir d’achat", ajoutant "la nécessité pour l’État d’enfin jouer son rôle protecteur… Parce qu’il y a urgence". Manuel Valls a finalement rapidement évoqué le narcotrafic, l'immigration et les ingérences étrangères, sans nouvelles annonces. Dernier engagement du Ministre : relancer la traditionnelle "Garden Party" du ministère le 13 juillet prochain, s'il est encore en poste.