Saint-Vincent et les Grenadines : les éruptions effusives du volcan la Soufrière continuent

A Saint-Vincent et les Grenadines la taille du nouveau dôme (ici en noir) du volcan la Soufrière devient de plus en plus important.

Dans le cratère de la Soufrière, les éruptions effusives contribuent à la croissance d’un nouveau dôme. Cette activité peut se transformer en éruptions explosives. Les habitants qui vivent à proximité du volcan, victimes de plusieurs fausses alertes, pourraient être évacués sans préavis. 
 

Dépêchée d’urgence depuis Trinidad et Tobago, l’équipe des scientifiques du Centre de Recherche Sismique de l’Université des West Indies a augmenté les systèmes de surveillance du volcan la Soufrière, haut de 1 234 m, situé à l’extrême nord de l’île.

Depuis le début de l’activité du volcan en décembre 2020, plusieurs nouveaux instruments ont été installés dans des communes proches. 

Avec l'aide de la reconnaissance aérienne, les scientifiques constatent que la taille du  nouveau dôme ne cesse d'augmenter. Situé dans le cratère du volcan, il pousse à côté de celui crée en 1979, l’année de la dernière éruption explosive.

La population doit rester vigilante

 

Ces éruptions effusives peuvent durer plusieurs mois avant de se transformer en éruptions explosives. C’était le cas le 13 avril 1979, après 10 mois d’éruptions effusives, le volcan est entré dans une phase dangereuse qui a nécessité l’évacuation de 20.000 personnes. 

On sera peut-être obligé de rester en alerte maximale pendant longtemps car, sans préavis, la situation peut rapidement basculer.

Richard Robertson, géologue, Centre de Recherche Sismique de l’Université des West Indies.

 

La vigilance orange a été déclenchée par la NEMO, Organisation Nationale de Gestion des Urgences. L’organisation a dénoncé plusieurs ordres d’évacuation émis par des particuliers qui veulent semer la panique.

Des habitants hésitent à partir

 

La commune agricole de Fancy, située à l’extrême nord de Saint-Vincent et les Grenadines, est la plus proche du volcan. Interrogés par le journaliste Kenton Chance pour son site web iWitness News, les habitants se préparent à un éventuel ordre d'évacuation.

J’ai déjà fait mes valises. Je partirais à cause de mes enfants et mes petits-enfants.

Cherry Michael, habitante de Fancy.

D’autres veulent rester sur place. Ils craignent être contaminés par le Coronavirus dans les centres d’hébergement. 

Certains se souviennent de 1979. Après plusieurs mois passés dans des centres d’hébergement, des agriculteurs sont rentrés chez eux pour découvrir qu’ils avaient été victimes de vols.

Nos animaux ont été volés. On a dû tout recommencer. Je ne partirai pas. Dès lors le moment où nous sommes évacués, les voleurs arrivent.

Enoch Michael, agriculteur de Fancy.

En 1979, aucune victime n’a été déplorée. Ce n’était pas le cas en 1902. Le 6 mai, quelques heures avant l’éruption de la montagne Pelée en Martinique, plus de 1.600 personnes ont été tuées dans les éruptions explosives de la Soufrière à Saint-Vincent et les Grenadines.