Sainte-Lucie : le projet de loi Covid-19 a été adopté

l'Assemblée Nationale de Sainte Lucie.
Le gouvernement de Sainte-Lucie avec sa majorité confortable à l'Assemblée nationale a voté sans encombre le projet de loi Covid-19. Les débats ont été houleux. Les juristes, les hôteliers et l’opposition avaient demandé un report du vote de cette loi controversée.
C'est à 21 heures que la loi relative au Covid-19 a été validée à l’unanimité par les 11 députés du gouvernement. Les 7 élus de l’opposition ont quitté l’hémicycle de l’Assemblée sans voter.

Un débat houleux a précédé l’adoption de cette loi. L’opposition a fait remarquer que l’île de la Grenade a reporté la vote d’une loi identique afin d’accorder plus de temps aux partenaires sociaux d’étudier les textes.

Dominic Fedee, ministre du tourisme, sans fournir des preuves, a accusé, le leader de l’opposition Philippe J. Pierre, d’avoir rémunéré les membres de l’association des hôteliers de Sainte-Lucie pour la publication d’un courrier qui demandait plus de temps pour examiner les différents textes.
Dominic Fedée, ministre du tourisme de Sainte Lucie.
L’Association du Barreau de Sainte Lucie s’était également opposée à l’adoption hâtive de la loi, qui est censée remplacer le décret de l’état d’urgence mis en place au début de l’épidémie du Covid-19. L'état d'urgence prend fin ce mercredi 30 septembre 2020.

À travers cette nouvelle loi, le gouvernement veut limiter la propagation du Coronavirus, maintenir l’ordre public et la sécurité sanitaire. Selon les juristes saint-luciens, des articles compromettent les droits et les libertés des individus.

D’ailleurs, un paragraphe, retiré quelques minutes avant l’ouverture du débat à l’Assemblée, interdisait la publication sur les réseaux sociaux ou ailleurs,  de commentaires qui pourraient engendrer la peur, la panique et la haine raciale. 


Les inquiétudes persistent


Les inquiétudes demeurent sur d'autres articles qui permettent au gouvernement de réquisitionner des bâtiments, des bateaux, des avions ou d’autres biens sans raison préalable.

Aujourd'hui, le gouvernement a le droit de poser un dispositif de surveillance à distance, un bracelet ou un patch, sur chaque personne placée en quarantaine afin de suivre ses déplacements. Le port de ces dispositifs est obligatoire pendant 14 jours pour tout individu placé en quarantaine. Le service est payant.

La loi dote les forces de l’ordre de pouvoirs exceptionnels. Toute personne soupçonnée d’avoir violé les textes peut être interpellée, interrogée et arrêtée.

Des contraventions lourdes comme des amendes allant jusqu’à mille dollars (plus de 300 euros) et une peine de prison de 6 mois avec ou sans travaux forcés, seront appliquées. Les biens et les fonds du coupable peuvent être confisqués.
La loi Covid-19 est en vigueur pour une durée de 2 ans.