Raphaël Paquit est un passionné de tambours, dont le traditionnel "tanbou di bas"

Reportage William Zébina et Marc-François Calmo ©Martinique la 1ère
La rubrique "Fondok" est à Schoelcher notamment pour une rencontre avec Raphaël Paquit, l’un des deux derniers à fabriquer encore le fameux "tanbou di bas". Cet instrument est utilisé notamment pour jouer la haute taille. Raphaël Paquit est aussi "commandeur" de cette danse traditionnelle. Il joue du tambour bèlè, ainsi que de l’accordéon.

C’est au quartier Plateau Fofo, dans la maison familiale construit par ses parents, que Raphaël a installé son atelier. On peut y voir, ça et là des tambours à réparer et d’autres en construction. Le passionné nous explique que dès l’enfance, il a toujours été fasciné par les musiciens qui jouaient du tambour.

Mais c’est dans les années 90, alors qu’il avait une trentaine d’années, qu’il a franchi les portes de l’association AM4 qui proposait depuis des années des initiations au "bèlè" avec des cours de tambour, de chant et de danse.

Après avoir maîtrisé le tambour, Raphaël s’est mis à fabriquer l’instrument. L’homme s’est ensuite intéressé à la haute taille et notamment au "tanbou di bas". Il a appris à en jouer puis a voulu faire ses propres instruments.

Raphaël Paquit fabrique le "tanbou di bas".

Quand il nous reçoit, il nous explique qu’un "tanbou di bas" se réalise avec des cercles en hêtre et la peau d’un jeune cabri, car la peau est résistante et fine. L’homme passionné a appris à les fabriquer de façon autodidacte en observant les instruments des anciens. Il s’est construit ses outils pour ajuster la peau sur les cercles et obtenir la bonne sonorité.

Raphaël commence par mouiller la peau pour l’assouplir. Après l’avoir laissé tremper une quinzaine de minutes, il l’essuie, puis la fixe sur un cercle métallique. Puis il l'effectue un travail de couture avant de l’installer entre deux cercles en bois. À l’aide de mâchoire, il tend la peau pour trouver le bon réglage. Une fois ajustée, il fixe les deux cercles à l’aide d’un cordage avant de couper l’excédent de peau.
Quand Raphaël teste le tambour, il sonne déjà bien, mais c’est après séchage complet de la peau que le tambour donne toute sa puissance.

Après avoir partagé avec nous l’art de la construction du "tanbou di bas", Raphaël veut nous faire vivre  un moment de haute taille. Avec ses amis de l’association "loisirs et traditions" qui l’ont rejoint. Il s’installe sur sa terrasse avec son instrument à la main.

Raphaël Paquit joue avec ses amis de l’association "loisirs et traditions".

Raphaël Paquit est au "tanbou di bas" et à la voix. Il est accompagné de tibwa, chacha et d’un accordéon. La haute taille se diffuse dans tout le quartier Plateau Fofo, un moment de pur plaisir.