Depuis quelques jours, au premier étage du palais des congrès de Madiana à Schoelcher, une grande salle est dédiée à la vaccination contre le coronavirus. Sur place, 1 médecin et 1 infirmière, sont 7 jours sur 7 au service de la population qui souhaite se faire vacciner.
Les autorités sanitaires espèrent une mobilisation plus massive dans ce centre cinématographique très fréquenté, à l’heure où la vaccination marque le pas en Martinique. A ce jour, un peu plus de 17% des habitants présentent un schéma vaccinal complet selon le ministère des solidarités et de la santé. Pourtant, les contaminations se multiplient et les hôpitaux sont saturés dans l'île.
Depuis l'ouverture le 2 août dernier, on a observé une petite montée en charge de la fréquentation, même si les gens ont encore des interrogations.
Nous sommes là pour les renseigner et vérifier avec eux leur éligibilité au vaccin.
C'est ouvert à tout le monde, même celles et ceux qui ont des comorbidités. Il y a un questionnaire et nous faisons le diagnostic ensemble.
"Les gens ont peur"
Parmi les arguments qui reviennent le plus souvent chez ces primo-vaccinés du Covid, c'est la peur... Les gens ont peur.
Je pense que ceux qui viennent ont pris conscience de l'importance de la vaccination, quand ils se rendent compte que c'est l'hécatombe autour d'eux (...).
"La pandémie n'est pas une fiction"
Chacun a le droit de choisir, mais il faut le faire en toute conscience et il faut savoir que le personnel hospitalier et libéral est épuisé, mais on fait au mieux pour faire face, ce qui n'est pas facile.
La pandémie n'est pas une fiction, on n'a pas d'oxygène en ville, il nous manque du matériel...donc ce n'est pas simple.
Yolène Bellon-Tulle espère du renfort dans les jours qui viennent si la fréquentation de ce point de vaccination devait augmenter. En attendant, elle peut compter sur une bénévole pour l'acceuil du public et sur Élodie Thiant, une infirmière libérale qui vient de perdre son grand père, emporté par la Covid-19. Cette dernière souhaite elle aussi un sursaut de la part des martiniquais, car "la situation est grave à la Meynard" dit-elle .
Gaby-Mathilde Janvier, 74 ans, actuellement en vacances dans sa Martinique natale, a décidé de franchir le pas, ce qu’elle hésitait à faire à Marseille où elle s’est installée depuis de longues années.
Je me suis enfin décidée à venir parce que je sais que le vaccin est une bonne chose. Je ne remets pas cela en cause.
Ce qui m'a empêché de venir plus tôt, c’est que j'ai la phobie des piqûres. Aujourd'hui j'ai pris mon courage à deux mains et c'est une grande victoire... je n'ai rien senti.
Et je suis désormais immunisée, donc je vais le conseiller autour de moi, mais de façon pédagogique.
Après avoir reçu leur injection, les nouveaux vaccinés doivent rester en observation sur place dans une salle d'attente climatisée durant une quinzaine de minutes.
Au rez-de-chaussée, un autre professionnel de santé assure gratuitement et sans rendez-vous (comme pour les candidats au vaccin), des tests anti-géniques.
Ce centre temporaire est ouvert au public du lundi au dimanche de 15h à 19h, sans rendez-vous. Le masque est obligatoire jusqu’à la sortie.