Selon le récit de Maria Abi-Habib, journaliste au New York Times, le président défunt, Jovenel Moïse s’apprêtait à livrer son document aux autorités américaines.
En tête de la liste des personnes accusées de trafics illicites par Jovenel Moïse, il y avait Michel Martelly, ancien président d’Haïti et son beau-frère, l’entrepreneur Charles Saint-Remy.
Pour protéger leurs activités illégales, ces 2 hommes, qui ont propulsé Jovenel Moïse au pouvoir en 2017, ont encadré les faits et les gestes du nouveau président.
La nomination de chaque ministre a dû être validé par Martelly ou par Saint-Remy. Afin de surveiller les actions du nouveau président, Michel Martelly a placé son homme de confiance, Dimitri Hérard à la tête de la garde rapprochée de Jovenel Moïse.
Lors de la nuit du 7 juillet 2021, c’est Hérard qui a ouvert la barrière de la résidence du président aux assassins. Il a déclaré que les hommes étaient des officiers de l’Agence Anti-Drogue des États-Unis, la DEA. Et lorsque le président Moïse a demandé de l'aide, Hérard ne s’est pas déplacé.
Scier la branche sur laquelle on est assis
Jovenel Moïse est devenu président grâce à l’appui de Michel Martelly qui lui, ne pouvait pas se présenter pour un deuxième mandat consécutif.
Moïse était censé "garder le siège au chaud" pour Martelly qui semblait envisager une candidature en vue de la prochaine présidentielle.
Agacé d’être la marionnette, Jovenel Moïse, (lui-même accusé de corruption), aurait décidé de démanteler les réseaux illégaux de Michel Martelly et de Charles Saint-Remy entre autres.
Le président Moïse voulait nationaliser un port maritime, propriété des proches de Michel Martelly et lieu soupçonné de transit de la drogue et des armes.
Jovenel Moïse voulait développer des projets agricoles à l’endroit où se trouvaient des pistes d’atterrissage sauvages utilisés par les avions non identifiés en provenance du Venezuela et de Colombie.
Selon les témoignages recueillis sur place par les journalistes du New York Times, des voitures de la police transportaient les marchandises déchargées des avions.
Jovenel Moïse aurait donné l’ordre de détruire les pistes. Peu de temps après, il a été assassiné.
C’est Martine Moïse, la veuve du président, qui a entendu les échanges entre les tueurs qui voulaient à tout prix trouver le document du président.
L’enquête judiciaire piétine, ce qui arrange ceux et celles pointés du doigt par les écrits du président défunt. Ces derniers restent introuvables à ce jour.