Ces grandes vacances ne sont pas de tout repos pour les prétendants aux élections sénatoriales. Loin d'avoir les doigts de pieds en éventail, les candidats courtisent les états-majors des formations politiques et les grands électeurs. Certains sont déjà désignés officiellement et sont en campagne et d'autres mesurent leur influence avant de se lancer dans l'arène.
6 candidats déclarés
Les principaux partis politiques ont déjà choisi leurs candidats aux sénatoriales.
Le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) parti influant de la coalition de l'époque (EPMN) avait fait élire Catherine Conconne et Maurice Antiste. Cette fois-ci les progressistes désignent Raphaël Séminor, récompensé pour sa "loyauté sans faille". L'officialisation de sa candidature par le "comité national " du parti a fait des déçus qui partiront à la conquête du palais du Luxembourg sans le soutien du PPM.
Le premier Frantz Thodiard qui attendait son heure et avait déjà commencé sa campagne avant la décision du comité. Il est depuis en retrait du parti et du conseil municipal de Fort-de-France, en accord avec Serge Letchimy et Didier Laguerre.
Le deuxième déçu, c'est Yvon Pacquit déjà dissident aux 2 dernières sénatoriales et qui a terminé en troisième position avec 39,2 % des suffrages des grands électeurs. Jamais deux sans trois, ce dernier se présente une fois de plus sans l'aval du "comité national" mais avec "des soutiens personnels".
Le MIP, le parti de Bruno-Nestor Azerot, président de CAP Nord a choisi Fréderic Buval et demande à Catherine Conconne de se porter candidate. Frédéric Buval, lui est en campagne depuis 2 mois, désigné par son parti la "Dynamique Trinitéenne", le vice-président de Cap Nord, conforté par l'Alians Matinik, (la coalition politique majoritaire à la CTM), est au nombre des favoris.
Belfort Birota revendique le soutien de son parti le RDM, il s’est déclaré candidat depuis la fin du mois d'avril. Président du SMTVD, Il s'était déjà présenté il y a 6 ans et avait obtenu 25,7 % des voix des grands électeurs, derrière 3 autres candidats.
Le tout jeune parti Péyi-A, fort de ses 2 députés élus à l'assemblée nationale et de sa représentativité à la CTM et dans certaines municipalités a désigné Richard Barthéléry.
Conseiller municipal à Trinité, ex-conseiller territorial et ancien président de la SAEM du Galion, il a rejoint le parti Péyi-A aux dernières élections à la CTM et perdu depuis, son siège à l'Assemblé de Martinique.
Les candidats potentiels se font attendre
Celle dont tout le monde parle et qui est très active sur les réseaux sociaux, c'est Catherine Conconne. La sénatrice sortante dit "suivre son timing et se déclarera en temps voulu". Autrement dit, se déclarer trop tôt est délicat pour la secrétaire générale de "La Martinique Ensemble" qui pour l'instant préfère diffuser son bilan de sénatrice sur les réseaux sociaux.
Eugène Larcher ne sera pas candidat pour le "Gran Sanblé Pou Matinik" (GSPM) son nom circulait depuis quelques semaines. Il ne sera pas finalement dans la course. À 2 mois de l'élection, le GSPM "n'a pas pris de décision", nous indique son porte-parole Daniel Marie-Sainte.
Du côté des LR, pas d'annonce non plus. Lors de la dernière élection en 2017, leur candidate, Edithe Velayoudon avait obtenu 5,5 % des suffrages.
Il y a 6 ans, 11 candidats, s'étaient présentés....la course à la candidature n'est donc pas terminée...
Les grands électeurs ont la main
Selon la plate-forme en ligne, "Politic Data", ils seront environ 819 grands électeurs pour élire 2 sénateurs le 24 septembre prochain. C'est Fort-de-France, la CTM et la ville du Lamentin qui totalisent le plus grand nombre de votants pour ce scrutin sénatorial. Ce qui signifie que le nombre théorique en suffrages de "l'Alians Matinik" est important.
Mais les grands électeurs ne sont pas tous des "godillots" de parti et le secret de l'isoloir pourrait être fatal aux candidats présumés favoris.