Sénatoriales 2023 : le maire des Anses-d’Arlet hésite encore… tandis qu’au sein de son conseil, certains songent déjà à l’affronter en 2026

Photo de campagne d'Eugène Larcher, lors des municipales de 2020 aux Anses-d'Arlet.
Eugène Larcher ne s’est toujours pas déclaré candidat aux élections sénatoriales de septembre 2023 car il consulte encore. Il devrait s’exprimer à ce propos dans les jours qui viennent, alors que dans son conseil municipal, il y a déjà des velléités d’en découdre avec lui en 2026. Le maire arlésien semble être serein pour le moment, après plus de 20 ans passés à la tête de cette commune de l’extrême sud de Martinique.

Une chose est sûre, le maire des Anses-d’Arlet se verrait bien finir sa carrière d’élu en tant que sénateur, il n’en n’a jamais fait mystère. La prochaine échéance fixée au 24 septembre 2023 est toujours dans son viseur, mais avant de prendre sa décision, "il consulte encore" avons-nous appris.

Eugène Larcher se demande en fait si le groupe politique auquel il est apparenté, en l’occurrence le GSPM (Gran Samblé Pou Matinik) tendance patriotique, aura assez d’influence et d’appuis pour le conduire aux portes du Palais du Luxembourg, à Paris.

Une équation se pose

Car faut-il le rappeler, ce sont les grands électeurs qui participent à ce scrutin et le compte n’y est pas pour le GSPM, lequel n’a pas suffisamment d’élus dans les collectivités et les instances communautaires.

Telle est l’équation qui s’impose à l’ancien président de la communauté d’agglomérations Espace Sud, qui a perdu ce fauteuil en 2020. Âgé aujourd’hui de 76 ans, il n’a sûrement pas envie d’ajouter une défaite supplémentaire à son CV politique.

Eugène Larcher, maire des Anses-d'Arlet (juin 2023).

Les appétits s’aiguisent déjà pour 2026

Eugène Larcher qui est par ailleurs conseiller territoriale de l’opposition à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), s’interroge d’autant plus même qu’il observe déjà des velléités pour les prochaines élections municipales de 2026.

Certes, il est encore trop tôt pour savoir si l’actuel maire, à priori serein pour le moment, sera motivé par un 5e mandat dans 36 mois, à l’aube de ses 80 ans. Néanmoins, il entend rappeler aux 27 membres de son conseil municipal que c’est lui le "patron" jusqu’à la fin de sa 4e mission à la tête de la ville arlésienne.

1 adversaire habituel et un dissident sur sa route

Au sein de ce conseil, David Dinal pourrait se représenter en 2026 (il aura 74 ans), en dépit d’un modeste score récolté au second tour des municipales il y a 3 ans (35% des suffrages contre 64% pour le maire sortant) et candidat malheureux aux législatives de 2017.

David Dinal, opposant municipal au Anses-d'Arlets.

Ce médecin reste cependant un adversaire constant face à Eugène Larcher, mais la relation est plutôt "cordiale" dit-on entre les deux hommes. En revanche, la tension est forte depuis quelque temps entre le numéro 1 et son (ex) premier adjoint, Eric Naud.

Ce dernier, cadre administratif de profession, aurait en effet plus que des ambitions d’adjoint, ce qui a mis la puce à l’oreille d’Eugène Larcher visiblement.

Du coup, le leader du MAS (Mouvement Arlésien Socialiste) a retiré la délégation de son numéro 2 [que nous avons cherché à joindre - NDLR], au motif que ce dernier n’aurait pas voté un budget de la majorité… et il n’est pas le seul à se rebeller d’après nos indiscrétions. Ils seraient "au moins 3".

Eric Naud, ex 1er adjoint au maire des Anses-d'Arlet, sur une affiche des municipales de 2020 en tant que colistier.

Les questions sont évidentes au vu de ces premiers remous dans cette mairie : "L’alliance Arlésienne" de David Dinal va-t-elle ajouter le maillon Eric Naud à sa chaîne si ce dernier va au bout de sa logique en 2026, (quelques mois avant ses 63 ans en octobre de la même année) ? Lui-même David Dinal, actuel président de la commission santé de la CTM, aura-t-il encore envie d’y aller ?

Idem pour Eugène Larcher qui réfléchira à deux fois avant de se lancer pour une 5e conquête consécutive de la mairie des Anses-d’Arlet. Car ce premier magistrat, comme beaucoup de ses collègues, n’a certainement pas envie de quitter la scène politique sur une défaite comme certains de ses amis… à cause du combat de trop.