Shafiqua Maloney a 25 ans. En 2021 elle décroche son Master en Sciences de management de l’Université d’Arkansas aux Etats-Unis.
Elle est née à Saint-Vincent et les Grenadines, où elle a toujours rêvé d’une carrière d’athlète. À l’université, elle s’est inscrite au programme d’athlétisme. D’abord spécialiste du 400m, elle se découvre ensuite un talent pour le 800m. Elle remporte des médailles pour sa faculté et aussi dans les championnats des Amériques et devient numéro 2 mondial du 800m en salle.
Shafiqua est l’unique athlète de son pays à participer aux JO de Tokyo en 2021. En 2023, elle tente en vain d’obtenir des subventions du gouvernement de Saint-Vincent et les Grenadines. Sur sa page Facebook, elle raconte sa galère.
Quelqu’un a le numéro du premier ministre ? Ça fait des mois que j’essaie de le rejoindre. La loterie nationale refuse de m’aider sans l’aval du premier ministre. Connaissez-vous des entreprises qui pourraient parrainer les athlètes comme moi ? Le comité olympique de Saint-Vincent et les Grenadines m’a dit qu’il n’y a pas d’argent.
Shafiqua Maloney, spécialiste du 800m de Saint-Vincent et les Grenadines
Shafiqua Maloney ouvre un compte gofundme qui a récolté près de 15.000 euros.
Le 15 février 2024, dans un entretien avec SportsMax, la chaîne sportive jamaïcaine, elle confirme sa qualification aux J.O de Paris avec un chrono d'un peu moins de 2 minutes sur le 800m. (1 min 57 s et 59 ds).
Elle avoue qu’elle n’a pas de sponsor et qu’elle ne reçoit aucune aide du gouvernement de son pays. Avec son visa, elle n’a pas le droit de travailler aux Etats-Unis.
Depuis 3 ans, je n’ai pas pu payer mon entraîneur. Sans coach on ne peut pas réussir. Depuis 2021 j’envoie des emails au gouvernement. On me dit qu’il n’y a pas d’argent pour soutenir un athlète de mon calibre.
Shafiqua Maloney
Shafiqua Maloney n’a pas de logement non plus. Elle vit dans la rue et a donc du mal à subvenir à ses besoins. Sa mère, qui travaille sur les paquebots pour un petit salaire, lui envoie un peu d’argent quand elle peut, ainsi qu'à ses deux autres enfants.
Shafiqua, elle, a besoin de près de 8000 euros pour renouveler son visa aux Etats-Unis, car il lui est impossible de s’entraîner chez elle, à cause d'un manque d’infrastructures.
L'entretien de la sportive avec SportsMax, a été visionné par le premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves. Désormais, le gouvernement s’engage à aider l’athlète pour l'obtention de son visa, afin qu'elle puisse retourner aux USA, après les Jeux de Paris.
Des sponsors privés du pays ont décidé eux aussi d'aider l’athlète pour ses frais de participation à ces J.O.