Simone Boislaville est décédée, mercredi 13 juillet 2002, entre 20h et 22 heures en présence des siens des suites d'une longue maladie. Cette grande dame, connue pour sa gentillesse était surnommée "Tatie Simone.
Née en février déclarée en avril
Simone Boislaville est née quelques jours après la Saint-Valentin, le 19 février 1921 au quartier Baréto à Sainte-Anne. Elle est venue au monde dans la maison de sa grand-mère. Elle fait partie d'une fratrie de 6 enfants, avec un frère et 4 sœurs.
À l’époque, les moyens de communication ne sont pas développés. Quant à l’état civil, les déclarations n’étaient pas immédiates. On appelait cela "des années ou des mois savanes". Simone est née le 19 février 1921 à Sainte-Anne et a été déclarée le 1er avril 1921 au Marin.
Du Marin à Petit-Bourg
Elle fait sa scolarité au Marin, jusqu’à l’âge de 6 ans et connait les affres de la vie difficile. Ses sœurs et elle, doivent se rendre à l’école du bourg à pied. Les difficultés de la vie économique touchaient une grande partie des familles du milieu rural. "Cette situation était formatrice" répétait-elle souvent.
Ses parents décident de se rendre à Rivière-Salée et travaillent à l’usine de Petit Bourg. Les conditions sont meilleures. Rivière-salée est en pleine expansion. Dans ce contexte favorable, elle décroche son certificat d’études. Studieuse, elle s’accroche et se rend au cours complémentaire.
La jeune Simone a reçu de ses parents une éducation stricte basée sur le respect, le dialogue. Elle s’intéresse à tout ce qui est social, au service de l’autre et bien vite cette posture aura tout son sens.
Elle rejoint Fort-de-France après la guerre
En 1939, le deuxième guerre mondiale impacte la Martinique. Le régime de l’amiral Robert pousse la population à s’entraider et parfois à s’orienter vers des professions d’aide à la personne.
Si les hommes peuvent s’engager dans l'Armée, les femmes se forment à des métiers pouvant sauver les vies comme celui d’infirmières, ou d’aide-soignantes.
Mamie Simone est un exemple de courage, Elle a travaillé avec joie pendant 43 ans à l’hôpital Clairac et à la Maternité de Redoute, dans la ville de Fort-de-France. Quand, elle me racontait son vécu, c’est une femme extraordinaire, qui a su transcender des difficultés. Elle demeure un exemple de ténacité, d'abnégation, de simplicité et de réussite.
Kty Boislaville - Petite fille de Simone
La rencontre avec Loulou Boislaville
Louis Boislaville, né d’un père architecte et d’une mère marchande de fruits et légumes, a assimilé de hautes valeurs morales comme la simplicité, la dignité et le désir d’être au service de son pays et de l’humain.
Lui qui voulait s’engager, n’est pas accepté dans l’armée. À 22 ans, ce garçon frêle et séduisant intègre "Le Groupe Folklorique Martiniquais" dirigé par Alexandre Nestoret. Il est infirmier comme un de ses amis Maurice Jallier fondateur du Groupe "Créolita.
C’est dans ce milieu qu’il rencontre et séduit la jeune Simone qui par ailleurs fait déjà partie du groupe. Elle danse merveilleusement le bèlè et la kalenda.
Ils se marient un premier avril...L'histoire reste cocasse, Loulou voulant se marier le jour de la déclaration de naissance de son épouse, adresse à ses amis un faire part. Sauf que le chantre de la tradition très taquin et habitué à faire des blagues est pris à son propre jeu. Les amis n'ont pas cru. Il n'y a personne à leur mariage !
Simone un joyau d’inspiration pour Loulou
Loulou Boislaville l'a toujours répété, "Simone a été pour moi, une source d’inspiration, de vie et de création". Il rappelait le vieil adage, derrière la réussite d’un homme se cache une femme.
Pour le chantre des traditions, c’était Simone qui s’occupait de la maison, des enfants. 4 enfants : Yvonne, Michelle, Delly et Danny (Zaza).
Quand, il y avait déception ou trahison, elle était toujours présente pour le réconforter et l’aider à traverser le désert.
Lors de la disparition de Loulou, le 15 mars 2001, Simone Boislaville a toujours soutenu sans faille l’action du gardien des traditions.
Simone Boislaville est décédée à l'âge de 101 ans.