Activité autrefois juteuse, le sport en salle ne fait aujourd'hui plus recette en Martinique. La faute à la multiplication d'opérateurs qui se livrent, depuis quelques années, une bataille sans merci. Résultat: certains établissements ont disparu ou sont en grande difficulté financière.
Grégory Gabourg •
Il ne faut pas se fier aux apparences. Si les salles de sport de l'île font régulièrement le plein, les bénéfices qu'en tirent les professionnels restent maigres, quand il y a bénéfice. Et pour cause.
Un nombre d'établissements en hausse et des recettes en baisse
Il y a 20 ans, les établissements spécialisés se comptaient sur les doigts d'une main, alors qu'aujourd'hui, on en recense plusieurs dizaines. Une multiplication de l'offre qui ne fait pas que des heureux. Parmi ces victimes, le Shape Up. Les caisses de cette structure foyalaise, pourtant parmi les plus anciennes de l'île, sont vides depuis plusieurs années. Impossible de réaliser des gains sans une aide de l'Etat, estime l'une de ses responsables, Marcelle Ranguin. "On a juste de quoi vivre", nous a-t-elle confié, justifiant la fragilité de ses comptes par la fuite des clients (300 abonnés en 2016 contre 600 en 2006) et l'importante part prise par les charges sociales et fiscales.
Limiter les dépenses
Situation moins délicate pour le groupe Squat/Moving Club, lui aussi basé en périphérie de Fort-de-France. Son directeur commercial, Nassim Seddiki, arrive à dégager quelques bénéfices, même si, précise-t-il, ce "n'est plus comme avant". Il fait ainsi plus attention à ses dépenses, misant désormais pour l'achat de matériel, sur des marques moins connues et, donc, moins coûteuses. Ses dernières acquisitions, des machines de cardio-training, lui ont coûté 50.000 euros au lieu de 90.000, habituellement.
Faire face à la concurrence du "low-cost"
Des choix que les professionnels sont obligés de faire pour résister à une concurrence de plus en plus féroce incarnée, notamment, par Fitness Park, opérateur low-cost qui a bouleversé les codes à son arrivée il y a 4 ans dans le département et qui ouvrira ce mercredi (1er juin) un deuxième centre au Robert. On peut aussi citer les bootcamps, ces camps d'entraînement tendance installés en extérieur qui séduisent, depuis plusieurs années déjà, de très nombreux sportifs.