Le Suriname redoute l’issue des élections aux Pays-Bas et en France

Palais présidentiel du Suriname
Le Suriname suit de près les élections aux Pays-Bas et en France. Le sujet soulève beaucoup d’interrogations, notamment sur la préparation du gouvernement surinamien à l’éventualité d’une victoire de l’extrême droite dans les deux pays.
Les dirigeants de l’ancienne colonie hollandaise, limitrophe de la Guyane, redoutent les conséquences, sur la diaspora, des discours anti immigrés des leaders extrémistes, Geert Wilders aux Pays-Bas et Marine La Pen, en France. Ces deux candidats d’extrême droite, en course pour le pouvoir, et surtout leur bonne place dans les sondages inquiètent sérieusement les surinamiens. S’ils l’emportent, les deux pourraient constituer, avec le Président étasunien, "un axe du mal" qui, au prétexte de combattre le terrorisme islamique, mènerait la chasse aux musulmans. Cela entraînerait le renvoi de nombreux surinamiens dans leur pays.
 

Les fonds émanant de la diaspora connaîtraient alors une baisse brutale

Le discours du leader du Parti populaire libéral et démocrate néerlandais, Geert Wilders, ne passe pas au Suriname. Celui qui n’hésite pas à traiter les non-Européens de "crasse", qui veut fermer toutes les mosquées et interdire purement et simplement la présence musulmane aux Pays-Bas, semble plutôt bien soutenu par les électeurs hollandais. D’après un sondage réalisé pour la télévision publique hollandaise, 78% des personnes qui soutiennent le Parti de Geert Wilders, estiment que les frontières doivent être fermées. 31% des partisans du Parti socialiste néerlandais partagent cette position.
Le leader d’extrême droite a déjà fait savoir que le Suriname devra couper les liens avec les pays islamiques et sortir de l'Organisation de coopération islamique (OCI), s’il veut recevoir l’aide des Pays-Bas. Une position que le Suriname a aussitôt qualifiée d’atteinte à sa souveraineté.
 

Élections sous surveillance

À Paramaribo, on veut croire qu’avec son programme anti-immigration, antimondialisation et sa promesse de sortir la France de l'Union Européenne, Marine Le Pen n’arrivera pas en tête de la présidentielle française ; ce qui permettra aux touristes français venant de la Guyane de continuer à visiter le pays. Ce qui permettra aussi de poursuivre les relations dynamiques naissantes entre les deux voisins.