Le syndicaliste Bertrand Cambusy anime malgré lui le carnaval 2019

Le syndicaliste Bertrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM.
L’homme marque l’actualité avec ses blocages en soutien aux salariés de la Sotravom. Cependant, il était loin d’imaginer qu’il serait choisi par les carnavaliers durant les jours gras. Toute ressemblance avec ce personnage serait-elle purement fortuite ?
Officiellement personne ne l'a croisé dans les vidés ou les soirées carnavalesques, pourtant le chef de file de la centrale syndicale CSTM semble partout. 

Certains voient sous les traits de "l'Agoulou" Valval 2019, une forte ressemblance avec Bertrand Cambusy. "Monsieur Cambusy, le syndicaliste, c'est ressemblant", affirme un carnavalier lors de la sortie officielle du Vaval dimanche gras. "Syndical, c'est Cambusy", insiste une autre carnavalière. 

Il est vrai que son t-shirt rouge avec la lettre "T" et rappelant les 10 ans de la grande grève de février 2019, les palettes sur lesquelles il est assis, souvent utilisées pour les blocages et surtout son pendentif "B" comme pour "Bertrand", brouille les pistes. 

Ce type de comportement est ignoble et lâche. Une maman c'est ce qu'on a de plus cher, répond Bertrand Cambusy

L'homme a marqué l'actualité de ces dernières semaines voire de ces derniers mois avec les blocages durant plusieurs jours consécutifs des garages des bus du réseau Mozaïk et des BHNS du TCSP en décembre 2018 et plus récemment en février 2019. 

"Bertrand enmen blotché [...] Blotché Mozaïk, blotché TCSP, blotché lari-a, blotché péyi-a", cette ritournelle est l'une des nombreuses chansons des vidés de ce carnaval 2019. Comment ne pas faire un lien entre ces deux Bertrand bloqueurs ?

Le principal intéressé regarde les choses avec sérénité. "J'ai vu des photos du Vaval, mais bon rien ne peut présager que ce soit moi puisque je ne bois pas Champagne, je ne porte pas de gilet jaune. Quand je fais quelque chose, je le fais, tout le monde me connaît. Je le fais visiblement", nous dit-il. 

Cependant, il regrette que sa mère soit associée à certaines chansons avec des propos vulgaires. 

"J'ai vu une vidéo assez choquante où on s'en prend à ma mère. Si je veux bien reconnaître l'aspect culturel et festif du carnaval, je constate que derrière cet anonymat là, tout le monde peut tout se permettre.

Quand la personne dit quelque chose manmanw ou ès gran manmanw pa ka pwen bus (...) Je ne vais pas dire les mots. Je pense qu'il y a des propos quand même... Ma maman c'est une personne âgée. Si elle est assise devant sa télé et elle regarde ça !

Je ne remets pas en cause le carnaval. À la rigueur que le Vaval me représente ça ne me dit absolument rien, ce n'est pas un problème. Mais c'est ce type de comportement ignoble et lâche. Une maman c'est ce qu'on a de plus cher. Quelles que soient les mamans, je respecte.

Et d'ailleurs on peut dire tout ce qu'on veut de moi, mais je reste quand même un homme très courtois, je n'injurie jamais quelqu'un. Je ne m'en prends jamais à la famille de quelqu'un. Je mène mon combat avec des arguments, pas des jurons", explique Bertrand Cambusy. 

Il avoue ne pas exclure de déposer une plainte avec sa mère. "Quand les gens veulent s'en prendre à quelqu'un, ben on s'en prend à lui directement. C'est trop facile de se cacher", poursuit-il. 

Surtout que selon lui, avec toutes ces dérives, le plus important a été oublié. En effet, la situation des salariés de l'entreprise co-traitante Sotravom ne s'est pas arrangée pour autant. "Je me rends compte qu’on n’a pas pris la dimension humaine et sociale du sujet. Aujourd'hui il y a quand même 20 pères et mères de famille qui n'ont pas un euro depuis 100 jours. Le 8 mars, presque une dizaine de salariés sont convoqués à l'entretien préalable au licenciement, les gens oublient ça". 

"Toutes ces affaires-là ne vont pas entacher ma détermination. Je suis plus déterminé qu'avant. Au contraire, je leur dis qu'il faut plus que ça pour abattre la CSTM et pour m'abattre personnellement. Je continuerai mon combat et je leur donne rendez-vous après le carnaval. Le carnaval, ça va passer, après on ne va plus en parler et tout le monde va rentrer dans la réalité et la réalité c'est qu'il y a des pères et des mères de familles qui sont en grande souffrance et j'ai leur devenir en main et je me battrais pour eux", conclut-il.