TÉMOIGNAGE. Après deux ans de violences conjugales, une jeune martiniquaise échappe à son bourreau

Un reportage d’Irène Emonides et Morgane Garnier. ©Martinique la 1ère
Une femme sur 5 est en situation de violence conjugale en Martinique. C'est 3 fois plus que dans l'Hexagone. Pour cette victime, la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, est l'occasion de briser le silence. (Re)voir le reportage d’Irène Emonides et Morgane Garnier.

Les violences sont d’abord psychologiques. Mélina (le prénom a été modifié), est amoureuse…

Il me rabaissait devant les autres. Monsieur montrait qu’il connaissait tout, qu’il savait tout, parce qu’il est plus grand.

Mélina (le prénom a été modifié)

En 2020, elle fait connaissance avec un jeune homme plus âgé de 3 ans. Avec son ami, de nombreuses querelles éclatent pour un rien, nous dit-elle. Elles mènent à des bagarres. Le couple vit alors en région parisienne. 

Moi, je ne vais pas me laisser faire, donc automatiquement, ça finit par des bagarres. Je me suis défendue. J’ai donné un coup de poing au niveau de la bouche. Je l’ai même mordu pour qu'il me lâche. Après, on s’est réconciliés.

Mais les coups vont continuer. 

Avant les coups, il y avait toujours des disputes vraiment bêtes. Quand on est revenu en Martinique, on s’est séparés. Je lui ai dit que je ne pouvais plus continuer dans cette situation. Il a redemandé à me voir plusieurs fois pour s’excuser. Il m'a dit qu'il n’allait plus recommencer. Je suis retombée dans le panneau. Je suis retournée avec lui. Ça a redégénéré. J’ai même fait de la garde à vue parce qu’il est allé porter plainte parce que je me suis défendue avec une arme blanche. Malheureusement, mes raisons sont passées pour mes torts. Même si j’avais déjà porté plainte. On a été devant le tribunal.

Mélina n’a rien dit à ses proches. Ses parents ne sont pas au courant. L’histoire va durer deux.