"Ça va plutôt pas mal physiquement. J'ai recommencé, après deux ans, à faire du sport, de la gymnastique et de la natation, de manière très régulière, voire intensive". Claude Titina semble revivre après cette période difficile autant psychologiquement que physiquement.
"C'est un choc brutal"
La femme connue pour ses activités professionnelles, associatives et médiatiques a vu son monde vaciller. Son médecin généraliste lui prescrit un bilan de santé afin de rechercher les causes d'un problème d'hypertension. Sa dernière mammographie remonte à deux ans et demi, le professionnel de santé l'ajoute à la batterie de tests.
J'ai appris que j'avais une tumeur au sein le 28 juin 2021. J'avais fait une mammographie en début mois. Elle a été détectée et après les examens approfondis, il fallait l'enlever le plus rapidement possible. J’ai eu cette annonce comme un couperet sur la tête.
Une tumeur fulgurante
La tumeur que j'ai eue était assez particulière avec une croissance importante en trois ans et une progression très rapide. Ce n'étaient pas des kystes ni une tumeur qui était palpable. Il s'agissait d'une bande d'une dizaine de millimètres de largeur sur quelques millimètres de profondeur. Si je n'avais pas fait cette mammographie, je serais passé à côté de quelque chose et je ne serais plus là avec mon type de tumeur.
En pleine épidémie de Covid-19 et une situation catastrophique en Martinique, Claude Titina dispose de 15 jours pour prendre une décision pour son opération programmée mi-juillet.
On m'a laissé le temps de réfléchir si je voulais qu'on enlève la tumeur et qu'on laisse un peu de mon sein ou l'autre hypothèse était l'ablation. On m'a dit que par rapport à la taille de ma poitrine, il y aurait une possibilité de faire une ablation et une reconstruction immédiate. On m'a laissé quelques jours pour décider. J'ai opté pour l'ablation. Comme ça, on enlève ce qu'il y a à enlever.
L'opération se passe bien, mais l'angoisse du parcours de soins prend le relais durant les semaines de convalescence. Enfin fin août, début septembre, une bonne nouvelle arrive.
Mon chirurgien-gynécologue m'annonce que le prélèvement sur mon ganglion sentinel est négatif. Cela signifie qu'il n'y a pas de traces de cellules malades, de métastases et que je n'ai pas besoin de soins plus lourds avec de la chimiothérapie et de la radiothérapie. En revanche, j'allais avoir de la kinésithérapie pour retrouver la bonne mobilité et le drainage du bras.
Mais cette période est difficile à vivre, avec des hauts et des bas. Les interactions avec son entourage sont compliquées. Claude Titina se rapproche alors d'autres femmes en parcours de soins. Elle partage et échange avec elles en toute liberté.
L'entourage qu'il soit familial, amical, associatif ou professionnel ne se rend absolument pas compte que pour des personnes comme nous qui avons traversé cette expérience, qu'elle renforce, mais fragilise également. On n'en sort différent, mais fragilisé. Et cet entourage, quel qu’il soit ne s'en rend pas compte. Cela est important qu'on attire l'attention de l'entourage et dire leur attention, quand vous êtes en contact avec des personnes comme nous, il faut savoir qu'on vient de loin et nous ménager. Ça ne veut pas dire avoir pitié. Juste avoir une certaine compassion et avoir plus de bienveillance.
Un message important, qui la pousse à partager son expérience.
Un an après la première opération, Claude Titina a subi une deuxième intervention. Une troisième est programmée en décembre 2023.
Depuis que j'ai repris la natation, ça fait à peu près un an, je vois la vie de manière plus sereine. Il y a encore la reconstruction du mamelon. Dans ma tête je pense que je serai entièrement guérie quand je vais refaire de l'aviron. Je me dirai que c'est du passé.
Un passé qui reste lié au présent puisqu'elle devra faire des examens réguliers afin d'assurer une surveillance constante de son autre sein.