Territoriales : le personnel politique martiniquais attend pour voir

En haut, Yan Monplaisir, Serge Letchimy. En bas, Claude Lise, Alfred Marie-Jeanne, Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor.
Les états-majors politiques hésitent à se lancer dans la compétition des élections territoriales. Comme si chacun attend que ses concurrents ouvrent le bal des candidatures pour se positionner.
Drôle de campagne, pourrions-nous dire, comme on parlait de la drôle de guerre. L’expression désignait les escarmouches entre l’armée française et l’armée nazie dans les premières semaines de la Seconde guerre mondiale, en 1939. Au lieu des affrontements directs, c’est la tactique du harcèlement de l’ennemi qui prévalait.

C’est une drôle de campagne électorale que nous vivons en Martinique. Les élections territoriales sont prévues en mars 2021, mais les généraux déclarés sont rares. Certes, les troupes commencent à se rassembler et des éclaireurs sont en contact avec les autres camps. La planète politique bruisse de mille rumeurs.

Ce n’est pas le moment de se tromper dans le choix de ses alliés. Certains hésitent à signer des accords dès aujourd’hui, attendant le lancement des hostilités. D’autres veulent compter leurs voix et négocier en position de force entre les deux tours. Sans oublier ceux qui savent qu’ils vont se lancer et qui font semblant de ne pas y aller, manière de compter les sollicitations.


Toutes les stratégies se valent


Aucune stratégie ne l’emporte sur l’autre. En plus, il est possible que les élections soient repoussées, crise sanitaire oblige. Ce qui contribue à différer l’engagement des uns et des autres dans la compétition.

En 2015, pour les premières élections à la Collectivité Territoriale de Martinique, l’opinion avait assisté, durant toute l’année précédant le scrutin, à un affrontement entre le Parti Progressiste Martiniquais (PPM) et le Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM),  arbitré par la droite. Rien de tel pour 2021. L’une des raisons des atermoiements d’aujourd’hui, tient en l’extrême difficulté pour certains chefs politiques de coller à une tendance volontiers exprimée par l’opinion publique.


Une demande forte de consensus


Élection après élection, une fraction de plus en plus importante des citoyens souhaite que nos chefs politiques forgent ensemble un consensus bâti sur des majorités d’idées, en cessant les anathèmes et les exclusions. Le contrat de gestion signé entre le chef de la droite Yan Monplaisir et l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne et leurs alliés respectifs en 2015, fait jurisprudence. Il a été largement validé par les électeurs, mais tous nos états-majors ne sont pas encore sur cette ligne.

Cette demande citoyenne est le signe d’une vie démocratique apaisée. Ce qui suppose que certains de nos dirigeants se mettent au diapason de l’opinion publique. Les affrontements virulents entre adversaires semblant appartenir à une époque révolue.

En somme, il faut encore un peu de temps pour trouver des bases solides d’accords entre nos différentes formations politiques. Ceci peut expliquer la tonalité de cette drôle de campagne durant laquelle ses acteurs se hâtent lentement.