Le tourisme de croisière est-il un vecteur de développement ?

Le Comité martiniquais du tourisme et les professionnels préparent la saison de la croisière 2019-2020. Un secteur qui, en dépit des apparences, pèse peu dans le circuit économique.
La saison des croisières va bientôt reprendre, le 1er novembre pour être précis. Un paquebot était en escale à Fort-de-France mercredi 16 octobre 2019, en avant-première. Quelque 800 passagers étaient à bord. Certains sont descendus à terre. Ils ont pu aller dans les magasins de souvenirs, emprunter les circuits de découverte vers Saint-Pierre, Morne-Rouge ou le Sud.

Un autre paquebot est attendu ce samedi 19 octobre avec plus de 5 700 passagers.
Qu’avons-nous à offrir à ces visiteurs, venus d’ailleurs pour quelques heures ? Des souvenirs made in China, quelques cartes postales et, fort heureusement, de bonnes bouteilles de notre rhum national. Ils ne trouveront pas sur place une panoplie étendue de produits originaux. Non pas que nos artisans soient incapables de leur fournir quoique ce soit. Les objets créés par nos bijoutiers, nos potiers, nos vanniers n’intéressent pas forcément les visiteurs étasuniens.


La saison de la croisière sera-t-elle prometteuse ?


Mais surtout, notre île n’est pas une place forte du commerce international. Les marchandises entrant sur le port sont destinées à la consommation intérieure. La Martinique n’est pas Dubaï. Ce n’est pas ici que les visiteurs trouveront des montres en or, des diamants, de la maroquinerie haut de gamme, des bijoux de luxe ou des vêtements de soie. Donc, nous devons nous contenter de peu.

De fait, la dépense moyenne des croisiéristes s’est élevée à 44 euros par personne en 2018, soit 4% du chiffre d’affaires du tourisme, avec 17 millions d’euros sur 451 millions. L’essentiel des ressources est assuré par le tourisme de séjour.
Les professionnels ne nient pas cette réalité contrastée. Ils estiment pourtant que l’image de marque et la notoriété de "la destination Martinique" (comme on dit dans le milieu) n’ont pas de prix. Pour eux, la croisière doit demeurer un fer de lance de l’activité touristique, en dépit de sa faible part dans le circuit économique. Il reste à savoir s’ils ont raison sur le long terme.