Transport public : le service minimum, spécialité martiniquaise

Les lignes du réseau Mozaïk sont à l'arrêt
Le TCSP bloqué et de nombreuses lignes de bus à l’arrêt. Cette fois la grève de la CFTU est motivée par le refus un licenciement considéré comme injuste. Une paralysie du réseau de transport en commun dommageable pour des milliers d’usagers, une fois de plus.
A quand un service minimum du transport public? A chaque grève ou débrayage, la question est posée. A chaque grève ou débrayage, aucune réponse n’est apportée. Cette obligation n’existe pas dans le transport. La loi permet la continuité du service, un principe à valeur constitutionnelle, au même titre que le droit de grève. Pas davantage.

Les élus locaux n’ont pas le pouvoir d’instaurer ce service minimum. Il relève de la loi, à l’initiative du Parlement ou du gouvernement. En revanche, pourquoi ne pas envisager une information minimale du public en cas de débrayage surprise des salariés de la CFTU ? Question de décence ou de politesse.

La plupart des arrêts de travail des salariés de cette entreprise sont inopinés. Cette fois, il s’agit de protester contre un licenciement. Les syndicats ont le devoir de défendre leurs mandants. Les salariés ont le droit de trouver injuste une décision de leur direction. Soit. Mais pourquoi pénaliser la clientèle ? L’historique récent des conflits à la CFTU montre que ce sont les usagers qui pâtissent des grèves.

Ceci dit, ce scénario est courant, dans plusieurs autres secteurs d’activité. Le conflit du travail passe souvent par la gêne occasionnée aux plus modestes. Paradoxe : le TCSP est un succès. Il lui manque seulement un soupçon de culture démocratique, cette synthèse entre le respect dû à l’usager et l’esprit de service public, pour que sa réussite soit totale.