Monter dans le bus, s'asseoir, profiter du voyage et descendre sans rien payer, un geste devenu banal pour de nombreux usagers des transports en commun en Martinique.
C'est vous qui m'apprenez que l'on prend des tickets pour le bus. Je ne sais pas. Je sais qu'avant le Covid, on prenait des tickets, mais depuis je ne sais pas. Je vois tout le monde rentrer puis sortir, je fais pareil. Je ne sais pas s'il faut payer.
Usagerinterrogé par Franck Zozor et Jean-Marc Kennenga
S'ils veulent que l'on paie, qu'ils mettent des bus et qu'ils améliorent le service.
Usagerinterrogé par Franck Zozor et Jean-Marc Kennenga
S'il s'agit d'un acte de contestation pour certains usagers qui souhaitent une meilleure organisation des transports, d'autres qui souhaitent valider leur ticket ne peuvent tout simplement pas.
Des voyageurs révèlent de nombreux dysfonctionnements des bornes pour acheter des tickets ou encore les valider à bord des bus.
Rappelons qu'il est possible d'acheter sa place sur l'application "MT Ticket" pour se déplacer sur le Nord et le centre.
L'appareil pour donner les horaires de départ ne fonctionne pas. L'appareil pour valider, il y a déjà deux ans que ça ne fonctionne pas. Les gens rentrent sans payer et je ne peux rien dire. Si je dis quelque chose, ça revient contre moi.
Patrick, receveur de businterrogé par Franck Zozor et Jean-Marc Kennenga
Un réseau de transport sur toute la Martinique
En Martinique, le transport collectif public concerne un réseau de bus dans le Nord, le Sud et le centre avec les deux lignes du Transport Collectif en site Propre (TCSP) ainsi que les navettes maritimes entre Fort-de-France, les Trois-Îlets et Case-Pilote.
Des transports en commun qui sont payants. Il faut compter 1,45€ pour un trajet en bus ou encore 5€ pour un aller simple entre Fort-de-France et les Trois-Îlets par bateau.
C'est une question de choix politique. Moi, je suis président de Martinique Transport. Je m'appuie sur une décision qui a été prise par les élus de la Martinique pour faire payer l'usager donc il contribue aux transports. Si l'usager devait payer à sa juste valeur, il aurait payé 10 fois le prix. Il y a un prix modéré pour tenir compte de la situation locale. Mais pour l'instant, je ne peux appliquer que ce qui est en place, c'est-à-dire, le titre de paiement.
David Zobda, conseiller exécutif et président de Martinique Transportinterrogé par Franck Zozor et Jean-Marc Kennenga
Pour veiller à l'achat et à la validation des titres de transport, des opérations de contrôles sont effectuées auprès des usagers sur les différents réseaux.
Le manque à gagner peut être évalué aux alentours de 30% pour le non-paiement de certains clients parfois récalcitrants. Mais nous travaillons sur ce point. Il y a différentes actions avec la contribution des forces de l'ordre qui participent aux opérations de contrôle qui sont accentuées de telle sorte qu'il y a un rappel supplémentaire en plus des campagnes de communication. Nous constatons une évolution sensible.
Michel Belmiro-Belrose, secrétaire général de la Régie des Transportsinterrogé par Viviane Dauphoud-Eddos
Pourtant, une quarantaine de villes de France comme Dunkerque, Bourges ou encore plus récemment Montpellier, ont fait le choix de la gratuité des transports publics. Une décision qui ne semble pas à l'ordre du jour en Martinique.
Si l'on souhaite que le transport soit gratuit, cela doit faire l'objet d'un débat à l'Assemblée et qu'une décision soit prise pour que la gratuité soit instaurée sur tous les types de transports de la Martinique.
David Zobda, conseiller exécutif et président de Martinique Transportinterrogé par Franck Zozor et Jean-Marc Kennenga
Une décision politique qui a un coût. Le prix des tickets rapporte une certaine somme à l'autorité unique dédiée aux transports en Martinique.