Il y a trois ans, la Martinique a été frappée par une épidémie du virus chikungunya. Des données récoltées sur Twitter ont permis au centre national de la recherche scientifique (CNRS) d'analyser les comportements de la population pendant l'épidémie de 2014. Les résultats de l'étude sont publiés.
Le réseau social "twitter" a permis l'analyse des comportements des Martiniquais lors de l'épidémie du chikungunya en 2014. Des chercheurs en épidémiologie digitale du centre national de la recherche scientifique (CRNS) ont récolté les données publiées par les Martiniquais. Les résultats de l'enquête "An ecological and digital épideology analysis on the rôle of humain béhavior on the 2014 Chikungunya outbreak in Martinique" sont rendus publiques cette semaine par Scientific Reports.
Le centre national de la recherche scientifique (CNRS) va partager les résultats de l'étude avec les différents organismes qui ont participé aux opérations de lutte contre le virus. Le service de Démoustication, de Lutte anti-vectorielle de Martinique, le CIRE Antilles-Guyane et l'École Polytechnique Fédérale Lausanne. Une mise en commun de toutes les données à partir de l'exemple Martiniquais pour avoir une réponse forte sur la propagation de la maladie dans les régions tropicales.
Analyse des messages sur twitter
Les messages contenant "chikungunya" ou "moustiques", près de 2000, ont été analysés pour y estimer le sentiment éprouvé, calme, peur, interrogations, etc. Les tweets, les partages, les "j’aime" sont un reflet de ce que pensent et font les gens. "Intégrés dans des modèles mathématiques, ils révèlent que la prise en compte des comportements humains exprimés dans ces messages est nécessaire pour expliquer la courbe de progression de l’épidémie", explique la socio-écologue Béatrice Gaillard, de l’université de Montpellier (IRD/CNRS), co-auteur de ce travail. L’analyse des "tweets" émis à cette époque permet de quantifier l’impact du comportement humain dans les étapes initiales de l’épidémie.Éviter les déplacements
Le chikungunya est un virus transmis à l'homme par la piqûre du moustique Aedes aegypti, s’est répandu dans toute l’île, entre décembre 2013 et mi-janvier 2015, entrainant plus 72 500 infections dont 51 décès sur 400 000 habitants. Les communes qui enregistrent les incidences les plus élevées sont dans le Nord Caraïbe, Le Carbet, Saint-Pierre, Case-Pilote et le Prêcheur, dans le Centre, Saint-Joseph, Ducos et Schœlcher et au Sud de l’île, Rivière-Pilote. La diffusion de la maladie s’est révélée suivre un schéma en deux ondes successives le long des axes de communication terrestre, depuis Fort-de-France, l’épicentre de l’épidémie, vers le reste de l’île. "Cela suggère que ce sont les individus se déplaçant sur les routes qui vont infecter les moustiques de plus en plus loin de la capitale, créant les foyers épidémiques locaux", selon les chercheurs.La globalisation des données
Pendant l'épidémie de 2014, pour se protéger du virus, il a été demandé à la population d'adopter des comportements spécifiques destinés à tenir les moustiques à distance (vider les bacs d'eau stagnante, s'asperger de produits répulsifs, porter des vêtements couvrants, dormir sous moustiquaire...). On sait maintenant que le comportement des Martiniquais a une incidence sur la propagation de la maladie.Le centre national de la recherche scientifique (CNRS) va partager les résultats de l'étude avec les différents organismes qui ont participé aux opérations de lutte contre le virus. Le service de Démoustication, de Lutte anti-vectorielle de Martinique, le CIRE Antilles-Guyane et l'École Polytechnique Fédérale Lausanne. Une mise en commun de toutes les données à partir de l'exemple Martiniquais pour avoir une réponse forte sur la propagation de la maladie dans les régions tropicales.