Un adolescent qui se décrit comme "efféminé" raconte avoir été agressé par un groupe d'élèves de son lycée

Un lycée raconte son agression dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
"Je suis un garçon efféminé et j’ai été agressé dernièrement par un groupe de garçons de mon lycée". Ce sont les mots d’un adolescent qui raconte dans une vidéo sur les réseaux l'agression qu'il a subi. Depuis sa publication, ce témoignage suscite l'émoi. Les services académiques et les associations se sont saisis de cette affaire.

C’est sur une page Instagram que la vidéo a été publiée. Le compte qui s’appelle "Parlez à Voix Haute - PVH 972", se présente aussi comme une association de type 1901. Globalement, il incite ceux qui souffrent en silence à exprimer leurs malaises.

Dans la publication de 3 minutes, un adolescent témoigne anonymement de l'agression qu'il a subi. Les auteurs des violences seraient des élèves de son lycée.

Je suis un garçon efféminé et j’ai été agressé dernièrement par un groupe de garçons de mon lycée. Je sortais des cours et à la sortie, j’entendais des ricanements comme d’habitude. Mais cette fois-ci, il y avait des insultes comme “regardez, il marche comme une fille”, “t’as oublié de changer ta voix ce matin”. Malgré ça, je continue mon chemin. Plus j’avance et plus j’entends qu’ils se rapprochent. À ce moment-là, je pense que j’aurais dû fuir. Il y a un gars qui tire mon sac à l’arrière et je tombe. Je reçois une première gifle. Il me dit de le regarder. Quand je lève les yeux, je vois qu’ils sont 5 autour de moi en train de me harceler. S’en sont suivis d’autres coups. J'ai reçu des coups à l’épaule, au niveau du ventre. À un moment, ils m’ont replaqué sur un mur et ils m’ont dit “ça fait quoi d'être une tapette.

Le jeune homme, qui dit vivre le harcèlement "au quotidien", a décidé a raconté son histoire afin de recevoir de l'aide.

Quand ils sont partis, j’ai ravalé mes larmes et je suis rentré chez moi. J’ai toujours vécu le harcèlement au quotidien, mais là, c’est la première fois que ça va aussi loin. J’ai vraiment besoin d’aide, de conseils.

L'association KAP Caraïbe (Konsey, Aide, Prévansyon) de lutte contre les LGBT+ phobies en Martinique s'est aussitôt saisie de l'affaire.

Nous avons été alertés par une adhérente du Kap qui nous a transmis la vidéo. Donc, on a tout de suite fait le nécessaire auprès du rectorat, parce qu’on l’a su jeudi soir. On a fait le nécessaire auprès du rectorat vendredi matin puisqu’on travaille avec le rectorat avec les référentes du bien-vivre ensemble, de la ligue contre le harcèlement scolaire. Nous alertons aussi la sous-préfecture à la cohésion sociale.

Brice Armien-Boudré, Co-president du centre LGBT Kap Caraïbe

interrogé par Dominique Legros et Jean-Marc Kennenga

Plusieurs questions demeurent

Concernant le dossier en question, le rectorat est mobilisé depuis la diffusion de cette vidéo sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. Une cellule spéciale s’en occupe.

La créatrice de la page Instagram s'est exprimée sur ce témoignage.

Il m’a écrit ce qu’il vivait. À l’écrit, il a dit qu’il arrivait pas à vraiment s’exprimer, a vraiment montrer le désespoir, ce qu’il vit quotidiennement parce que ce n’est pas vraiment pas facile. Je lui ai proposé de témoigner en audio ou en vidéo. Il a accepté de faire sous format vidéo, mais qui ne veut pas qu’on le reconnaisse.

La créatrice de la page "Parlez à Voix Haute - PVH 972"

interrogée par Claude Gratien

En ce moment, le rectorat et l’établissement où l'élève indique être scolarisé, sont en train de tenter de l’identifier.

Un message a été délivré à la communauté scolaire pour que toute personne qui aurait une information se rapproche de la direction.