C’est le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), qui a souhaité cette réunion avec les socioprofessionnels et plusieurs élus locaux ou leurs représentants ce lundi 4 novembre 2024.
L’objectif était de "savoir quelle était notre capacité à, non pas seulement trouver des solutions ponctuelles, mais à aller beaucoup plus loin", dans le cadre d’un changement de législation a dit en préambule, Serge Letchimy.
Un congrès avant 2025
Si nous faisons une proposition de projet de loi au gouvernement, que faisons-nous nous-même ? C’est dans ce cadre qu’il y a eu un débat très ouvert, très large, avec tous les risques techniques qu'il faut appréhender. Nous voulons faire cela ensemble, avec les oppositions et la meilleure formule ce sera lors d’un congrès. Donc j'ai fait la proposition qu’il ait lieu avant la fin de l'année, de telle sorte que toute la Martinique se mette au travail, fasse des propositions pour ce congrès avec les 34 maires, les parlementaires, les EPCI [Etablissements Publics de Coopération Intercommunale]… tout le monde est là, car mon souci n’est pas seulement une réponse immédiate ; certes il faut le faire parce qu’il y a beaucoup de personnes qui souffrent, des gens qui touchent le RSA etc. Mais en même temps, qu’elle soit durable et ce congrès délibérera avant la fin de l'année, afin de remonter des propositions dans le cadre d’un projet de loi que nous proposerons.
Serge Letchimy(au micro de Xavier Chevalier)
Le "Gran Sablé Pou Matinik", l’alliance majoritaire de l’opposition à l'Assemblée s’en réjouie, d’autant que son chef de file, Daniel Marie-Sainte, dit avoir déjà formulé des propositions dans ce sens, lesquelles n’avaient pas été retenues par la majorité en plénière selon lui.
"Nous prenons acte…" (GSPM)
Nous avions constaté que le PCE [Président du Conseil Exécutif] partait négocier avec le Premier ministre sans avoir reçu de mandat des élus martiniquais. Les propositions qu'il a fait voter en plénière, mais que le Gran Sanblé n’a pas voté, concernaient la baisse du taux de l’octroi de mer, c’est-à-dire la baisse des recettes des communes, sans avoir l'assentiment des maires (…). Nous prenons acte de cela [le futur congrès] et nous verrons quel est le contenu.
Daniel Marie-Sainte, secrétaire national du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais)(au micro de Xavier Chevalier)
Mais force est de constater qu’après plus de deux mois d’une mobilisation engagée par le mouvement citoyen du RPPRAC, les représentants politiques mandatés par la population (au même titre que les syndicats), sont tous confrontés à la défiance d’une partie de l’opinion dans ce dossier de vie chère.
Un sentiment d’inabouti
15 ans après la grande grève de 2009, un sentiment d’inabouti habite les esprits, le fait que les prix sont toujours aussi élevés dans l'île, en particulier sur les produits alimentaires.
Reste à observer comment le RPPRAC se positionnera à l’aune de ce futur congrès des responsables politiques. Car les représentants de ce "Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes" considèrent que les élus locaux "n’ont pas été à la hauteur" jadis.