Militante depuis toujours pour la paix entre Israël et la Palestine, Widad Amra, professeure de Lettres, était l’unique femme sur le banc des invités.
Elle hésitait avant de prendre la parole. Widad Amra craignait les représailles et même d’éventuelles tentatives de la faire taire.
Si elle a accepté de venir, c'est parce qu’en Martinique la communauté palestinienne bénéficie d’un soutien particulier. La Martinique et la Caraïbe ont un historique de luttes.
La professeure de Lettres est la dernière à avoir pris la parole, après Marcel Sellaye, du groupe Respé et Olivier Besancenot du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).
La situation en Palestine, avant et après les attaques du groupe Hamas sur l’État israélien du 7 octobre dernier, a été évoquée ainsi que l’histoire entre ces deux territoires.
Widad Amra a parlé avec son cœur de la tragédie humaine qui se déroule dans son pays natal et qui touche sa propre famille.
Par moments, elle a cède à l'émotion quand elle évoque "la perte d’humanité dans un fanatisme d’indifférence" où les palestiniens deviennent "des réfugiés dans leur propre pays."
Dans un entretien après son discours, elle se souvient des appels téléphoniques avec sa famille.
Les Palestiniens ont peur. Cette peur est antérieure aux évènements du 7 octobre dernier. Mon neveu et ma belle-sœur qui sont là-bas nous ont montré, presque en direct, les colons qui viennent pour expulser les gens de leurs maisons.
Widad Amra, militante palestinienne pour la paix
Aujourd’hui, elle a le sentiment d’une grande impuissance.
En Martinique, les relations entre la communauté israélienne et la communauté palestinienne ne sont pas fluides.
Je regrette vraiment qu’on ne milite pas ensemble en faveur de la paix parce que je crois que les solutions doivent venir des Palestiniens et les Israéliens. Ça sera bien parce qu'ici en Martinique, on n’est pas sous les bombes.
Widad Amra
Widad Amra est aussi auteur-compositeur, adaptatrice et narratrice de spectacles pour enfants et chargée d'ateliers de théâtre.