Une femme présidente à la Collectivité Territoriale de Martinique ?

L'hôtel de la collectivité territoriale de Martinique
Qu’en sera-t-il de la parité entre femmes et hommes à l’occasion du renouvellement de l’Assemblée de Martinique, en mars 2021 ? Le personnel politique est-il disposé à accorder une place plus importante aux femmes ?
Une femme à la tête de la CTM en 2021 ? Pourquoi pas, après tout ? Qui peut l’empêcher ? Ni la loi, ni personne. Et pourtant, il n’est pas permis de rêver. Or, l’obligation de la parité entre femmes et hommes pour les mandats électifs et les fonctions politiques date de 20 ans.

La loi est appliquée, par obligation, mais si les leaders politiques avaient la totale liberté de constituer leurs listes, les femmes se contenteraient de la portion congrue. Il n’est que de voir les dernières élections municipales. 21 listes sur 116 étaient conduites par des femmes, soit 18%.

Les femmes à la tête d’une commune sont au nombre de 4 sur 34. Le nombre de premières maire-adjointes est inférieur à 10. Les vice-présidentes des conseils communautaires se comptent 9 sur 44. Des chiffres éloquents. Le fait que la Martinique compte trois femmes parlementaires sur six - une sénatrice et deux députées - est un bon signal, mais beaucoup trop faible.

Les esprits chagrins diront que les femmes ne sont pas à s’occuper de politique. Ils oublient simplement que les femmes forment la moitié de l’humanité, chez nous aussi. Le machisme n’est pas mort, même s’il se cache habilement sous des pratiques inavouables.
 

Le machisme en politique, une donnée réelle


Ceci dit, la situation peu enviée des femmes en politique dans notre pays est conforme à celle qu’elle est dans toute la France. Les femmes sont minoritaires dans les conseils municipaux. Elles représentent 48% des conseillers régionaux et 38% des parlementaires. La France est largement devancée par le Rwanda, l’Afrique du Sud, la Namibie, le Sénégal, Cuba, Grenade, la Bolivie, le Costa Rica, le Mexique, la Suède, la Finlande.

Bien entendu, pour les territoriales, en mars, chaque liste comportera le même nombre de candidats des deux sexes. Une disposition obligatoire. Pour autant, combien de femmes auront réellement accès aux postes de direction de la CTM ? Par exemple, présidente de l’assemblée ou présidente du conseil exécutif. Finalement, est-il permis d’espérer, ou de rêver ?