Pour marquer le 50e anniversaire de ce service de l’Etat, quatre étudiants de quatrième année du Campus Caribéen des Arts, ont relevé le défi de créer une fresque. "C’était un challenge pour eux, car aucun n’avait de réelles expériences en fresque", explique Yannick Verres, leur enseignant et encadrant. "Ce sont des étudiants qui sont demandeurs et volontaires".
La réalisation, étalée sur 16 jours dont 6 pour la peinture sur site, a exigé une préparation minutieuse. Pour se faire, ces jeunes issus des filières art, design d’objet et design graphique, "ont utilisé la technique du projecteur, en créant une maquette sur ordinateur pour obtenir les bonnes dimensions, puis ont effectué la partie crayonnée avant la mise en couleur" précise l’enseignant.
Au début, les premières maquettes comportaient des messages politiques, avec des couleurs rouges, vertes, et noires. Mais ils ont compris qu’il fallait être fins, malins, et éviter un discours agressif. Avec le climat actuel, il fallait produire quelque chose qui rassemble. Ils ont su éviter à la fois une image trop brossée et "carte postale" ; je crois qu’on a réussi a trouvé un juste milieu assez intéressant.
Yannick Verres
Yannick Verres explique aussi l’importance des enseignements liés aux "territoires sensibles", une thématique qui traverse les programmes du Campus.
Je pense que quand on parle de "territoires sensibles", on pense à la Martinique, et le métier d’artiste impose aussi d’être une sorte de révélateur. D’une manière intelligente, on doit amener la population à se poser des questions et à comprendre certaines choses. En tout cas, la thématique nous aide à cela.
Yannick Verres
Un projet symbolique aux couleurs de la Martinique
Balisier, pécheurs, colibri, tortue… la fresque s’inspire des trois thèmes imposés par le sous-préfet : la terre, la mer et la République. La conception a été soigneusement discutée pour représenter la Martinique.
L’idée est venue petit à petit. Pour incarner la République par exemple, nous avons intégré une figure de Marianne inspirée de la cantatrice Axelle Saint-Cirel [chanteuse].
Manuella Charles-Édouard, chargée de projet
Un soutien officiel bienvenu
Les conditions de réalisation n’ont pas été sans obstacles. "Entre soleil, pluie et les difficultés de transport liées aux violences urbaines, ce n’était pas simple", confie Manuella Charles-Édouard. Cependant, la sous-préfecture du Marin a veillé à faciliter l’organisation.
"On a été très bien encadrés et les étudiants ont pu créer dans les meilleures conditions possibles", témoigne-t-elle.
Lors de l’inauguration, le ministre était très enjoué. Il a compris tout de suite le message de la fresque et c’était vraiment cela le but. On est dans une sous-préfecture mais on représente aussi la Martinique.
Manuella Charles-Édouard
Fierté des étudiants et de leurs encadrants
Je suis très heureuse que le ministre ait pu voir le travail de nos étudiants, parce que pour moi, cela représente un soutien certain.
La chargée de projet
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