Près d’une cinquantaine de militants du PPM, de Péyi’a, de Ba péyi’a an chans, d’Osons oser ont répondu à l’invitation de Jenny Dulys-Petit et de Jean-François Beaunol au Morne-Rouge (23 janvier 2021). Un moment politique historique ?
L’initiative politique prise par Jenny Dulys-Petit et Jean-François Beaunol a pour ambition d’ouvrir un nouveau cycle électoral. La maire du Morne-Rouge et son homologue de Rivière-Pilote ont souhaité prendre "une initiative transpartisane pour dépasser les clivages habituels existant au sein de notre classe politique" explique Jean-François Beaunol. Jenny Dulys-Petit renchérit : "Fidèle à la doctrine du mouvement Osons oser, j’ai osé oser".
Pour ces deux responsables politiques expérimentés, l’heure est à l’union de toutes les forces vives afin de "sortir la Martinique du marasme et redonner espoir à nos jeunes". Pour y parvenir, ils estiment que l’offre politique doit être profondément renouvelée avec de nouvelles têtes proposant de nouvelles idées.
Ce qui implique de mettre fin au bipolarisme de notre vie politique à l’œuvre depuis quatre décennies. La concurrence entre les partisans du maintien dans l’ensemble français et ceux qui remettent en cause ce principe n’a plus lieu d’être. Jenny Dulys-Petit et Jean-François Beaunol partent d’un constat : "La plupart des courants politiques sont unanimes pour que la Martinique reste dans l’ensemble français et européen".
D’où la nécessité de rechercher des majorités d'idées sur un projet consensuel, sachant qu’il existe une convergence d'analyses et de solutions quant aux problèmes suscités par le fonctionnement de notre société. Le maire de Rivière-Pilote cite deux dates de référence desquelles il s’inspire pour expliquer son engagement en faveur d’un consensus.
Le consensus est possible
Tout d’abord, la Déclaration de Basse-Terre du 1er décembre 1999, signée entre les trois présidents des régions de Guyane, Guadeloupe et Martinique, aux options politiques différentes. Puis l’accord de mandature signé entre les listes conduites par Alfred Marie-Jeanne et Yan Monplaisir pour les premières élections territoriales, le 7 décembre 2015.
Il considère ces deux moments forts comme des preuves que l’union est possible et souhaitable entre forces politiques concurrentes dès lors que le consensus est motivé par l’intérêt général. Fraîchement élu maire de Rivière-Pilote après une vingtaine d’années d’un long et patient travail de grignotage de l’influence du MIM dans sa commune, Jean-François Beaunol invoque Aimé Césaire : "Il avait compris qu’il faut revendiquer de plus grandes responsabilités pour les élus locaux tout en demeurant dans le cadre français".
Aucun leader n’émerge à ce stade
L’heure n’est pas venue de choisir une tête de liste pour les prochaines élections territoriales. Aucun leader n’émerge de ce mouvement embryonnaire. L’essentiel, pour Jenny Dulys-Petit, est de créer une dynamique visant à contourner la logique actuelle des chapelles. Un discours qu’elle pense être porteur, ne serait-ce que par la présence de 44 responsables politiques, soit deux fois plus que le nombre prévu d’invités.
Il faut toutefois noter l’absence du RDM de Claude Lise, qui n’a pas été sollicité cette fois. Le MIM d’Alfred Marie-Jeanne et ses alliés du Parti communiste, du Palima, du CNCP et de Martinique Ecologie ne sont pas inclus dans cette tentative d’unification politique.
Une nouvelle réunion se tiendra à Rivière-Pilote le samedi 6 février 2020. Elle verra la participation du monde économique et des courants politiques non représentés mais intéressés par la dynamique lancée dans la cité péléenne.
Une commune réputée pour avoir été un haut lieu de notre histoire politique récente. C’est là que s’est tenue, en août 1971, la Convention du Morne-Rouge réunissant les formations autonomistes des quatre départements d’outre-mer de l’époque. Une rencontre considérée alors comme propice à des avancées significative sur la voie de la responsabilité. Un signe ?