Une "Maison des Dys" inaugurée en Martinique au Lycée Schœlcher

Un reportage de Gaël Biche et Corentin Bélard. ©Martinique la 1ère
Dyslexie, dysgraphie, ou encore dyscalculie... En Martinique, 1 élève sur 10 est porteur de troubles de l’apprentissage. Alors, pour éviter l’échec de ces enfants, le lycée Schœlcher a inauguré la “Maison du Dys”. C’est une salle pour les écouter, les accompagner. (Re)voir le reportage de Gaël Biche et Corentin Bélard.

Les élèves porteurs de troubles de l’apprentissage pourront trouver refuge deux fois par mois pendant 1h30 derrière les murs de la nouvelle “Maison du Dys” au cœur du lycée Schœlcher.

Il y aurait des ateliers d’estime de soi, parce que ça joue énormément autour de ses élèves puisqu’ils ont besoin d’être en confiance. Il y aurait aussi des ateliers pour leur donner des outils pour mieux appréhender les difficultés qu’ils ont. Parce qu'un dyslexique n’est pas accompagné de la même manière qu’un dysorthographique ou qu’un dyscalculique. 

Didier Marmot, proviseur du Lycée Schœlcher

Un sas de décompression pour permettre aux élèves de mieux gérer leurs troubles. Dans cette “Maison du Dys” se côtoient aussi les professeurs et les parents bien souvent démunis.

Ça permet tout de suite d’avoir une direction pour savoir où se diriger parce qu’au début c’est un combat de tous les jours. Surtout quand on voit les choses quand ils sont petits et que les enfants nous interpellent déjà au départ. L’enfant nous interpelle et on se dit mais je ne sais pas quoi te dire. Donc il faut qu’on sache quoi répondre.

Lisiane, parent d'enfants porteurs de troubles "dys"

Chloé ne voulait pas manquer cette inauguration. Élève de terminale, elle est diagnostiquée dyscalculique, un trouble qui s’est révélé quand elle était au collège.

C’est un problème que je rencontre dans la vie de tous les jours. Par exemple, pour compter à la caisse, c’est tout un problème parce qu’il faut que je prenne le temps de compter, de schématiser. Je prends du temps pour comprendre tout ce qui en rapport avec les mathématiques, les statistiques, les calculs. On m’a expliqué comment gérer mon stress. Comme je suis en Terminale, j’ai un Grand Oral. Donc il faut que j’apprenne à gérer mon stress, à anticiper et à me servir de mes qualités qui peuvent compenser mes défauts.

Chloé

Ces troubles sont beaucoup plus répandus qu’on ne pourrait le penser. Au lycée Schoelcher, 41 à 50 élèves sont concernés. En Martinique, ça représente plus d’un enfant sur 10. Cette “Maison du Dys” doit donc servir de tremplin pour qu’à terme, des salles comme celle-ci voient le jour dans plusieurs autres établissements.