Muriel, la mère du petit Uriel, âgé de 5 ans qui a été tué par balle n'arrive toujours pas à croire que son fils est mort.
Mais chaque fois qu’elle rentre chez elle, dans l’appartement où il a été mortellement blessé, elle est confrontée à cette réalité qu'elle n'arrive pas à accepter.
Il ne rentrera pas. Elle ne verra plus son sourire ensoleillé qui illuminait la maison.
Si elle trouve la force de participer à la marche, c’est pour que cela n’arrive pas aux autres.
Le sourire d'Uriel a été immortalisé par une photographie choisie pour mener la marche blanche silencieuse de la Route de la Folie jusqu’au bord de mer de Fort-de-France.
Plus de 150 personnes ont participé, autant d’hommes que de femmes, venus de Fort-de-France et d’ailleurs.
Les visages étaient fermés. Il y avait beaucoup de larmes et des yeux rougis par les pleurs.
Les émotions fortes de la tristesse, la colère et une sensation d’impuissance, étaient palpables.
Assunta, la grand-mère maternelle et Odilia la tante d’Uriel sont arrivées de Toronto au Canada pour soutenir la famille en deuil.
Ils avaient l’habitude d’échanger avec Uriel et sa famille par téléphone.
Ils ne se sont jamais rencontrés en chair et en os. Tous rêvaient du jour où ils pourraient enfin se voir.
La maman de l’un des 6 enfants qui étaient dans la pièce où Uriel a été tué était en tête du cortège silencieux.
Son fils, âgé de 10 ans, a vu le fusil. Il a vu Uriel tomber. Avec son téléphone portable, il a composé le 17. Il voulait aider Uriel.
Aujourd’hui, sa mère raconte que son garçon ne dort plus. Il veut que la maison soit toujours bien fermée.
Elle est aussi traumatisée. L'auteur présumé du tir mortel est passé devant elle avec son arme avant d’entrer dans la maison.
Quand le fusil a été déchargé, elle est restée paralysée. Depuis, elle n’arrête pas de pleurer.
Un membre des Grands Frères, engagé pour l’apaisement des situations sociales compliquées en Martinique, tenait à être présent.
On a tous les enfants et ça peut arriver a n’importe qui.
membre des Grands Frères
Les hommes sont de plus en plus impliqués et engagés dans la vie des enfants.
Tout le monde se sentait concerné par la mort du petit Uriel, victime d’une banalisation de la violence et de l’utilisation des armes à feu.
"Stop à la violence, stop aux armes", c’était le cri qui retentissait sur le front de mer de Fort-de-France.
Un policier a exprimé sa frustration. Depuis le début de l’année, les opérations policières ont sorti 200 armes illégales de la circulation, mais personne n’a été condamné.
La marche a été organisée par Natalie Jos et Marco Calmo, des journalistes investis dans la vie des quartiers de Fort-de-France.
Sur un tableau qui illustrait un enfant sur son vélo, les participants ont laissé des messages de solidarité à la famille et exprimé le souhait que la violence qui ronge la Martinique cesse enfin.
Plusieurs personnes ont également pris la parole pour exprimer leur désarroi face à cette situation en Martinique, où les armes à feu circulent trop librement.